Une première sur toute la ligne. Depuis une semaine, le site france.tv propose en avant-première le prochain numéro de "Cash Investigation", avant sa diffusion ce jeudi soir sur France 2. Une innovation pour le magazine présenté par Elise Lucet, destiné à favoriser l'échange avec les internautes qui ont donc eu quelques jours pour poser leurs questions sur ce numéro et obtiendront des réponses ce soir.
Reste que parmi les internautes qui ont regardé ce sujet intitulé "Nos très chères banques", des salariés d'une société de recouvrement ont peu goûté la partie qui leur est consacrée et ont décidé mardi de lancer une procédure d'urgence en référé en vue d'interdire la diffusion de l'émission sur France 2. Au cours de cette immersion, on entend par exemple une employée se vanter : "Les vieilles dettes, c'est notre coeur de métier : tu fais payer un vieux truc alors qu'ils ne sont pas obligés".
Mais comme le rapportent nos confrères du "Parisien", le tribunal de grande instance de Paris a rejeté ce jeudi cette requête. Des employés de la société de recouvrement Hoïst, au sein de laquelle un journaliste de "Cash Investigation" s'est fait embaucher pour filmer en caméra cachée, ont estimé être reconnaissables sur les images diffusées, malgré le floutage habituel des visages. L'entreprise pointée du doigt pour ses méthodes s'est jointe en seconde ligne à cette action en invoquant la nécessité de garantir "la sécurité" et de "protéger la santé physique et mentale" de ses salariés, comme le stipule un article du Code du travail.
La justice a donc estimé que les équipes de "Cash Investigation" ont pris toutes les précautions nécessaires pour les 30 minutes d'émission qui sont dédiées à la société Hoïst. "La justice nous a donné raison. Le droit à l'information a gagné !", s'est réjouie Elise Lucet en début d'après-midi sur Twitter.
C'est la première fois depuis sa création en 2012 que le programme est visé par une procédure d'urgence en référé, au milieu de la dizaine de plaintes déjà recensée par le passé. Reste que si cette action a été favorisée par la mise en ligne anticipée de "Cash Investigation", Elise Lucet et ses équipes n'entendent pas changer de stratégie. "Il n'y a pas plus de risques d'être attaqués mais un risque de l'être plus tôt, résume la journaliste dans "Le Parisien". Cependant, demander en référé l'interdiction de l'émission déjà en ligne me semble contre-productif". Et son rédacteur en chef, Emmanuel Gagnier, d'enfoncer le clou : "La nouvelle formule vise à être pérenne".