"Gérard violeur, public complice." Après l'échec de leur demande d'annulation du spectacle de Gérard Depardieu au Silo, une salle marseillaise où une représentation de "Depardieu chante Barbara" était organisée ce jeudi, plusieurs associations féministes ont manifesté avant que l'acteur chante ses premières notes. Avec leurs pancartes et slogans, elles ont pris à partie le public rappelant les dizaines de témoignages et la mise en examen de l'artiste en 2020 pour "viols" et "agressions sexuelles". Des revendications remarquées et évoquées jusque dans le studio de RTL puisque l'éditorialiste Alba Ventura s'est emparée du sujet dénonçant un "féminisme à géométrie variable".
"Partout où il se produit [...] les féministes l'empêchent de faire son show. Ça a été le cas hier soir à Marseille, 'l'aigle noir c'est toi', allusion de Barbara dans cette célèbre chanson sur l'inceste qu'elle a vécu. C'est oublier un peu vite que Depardieu et Barbara étaient très proches, ils avaient même fait un spectacle ensemble en 86", a-t-elle précisé avant de préciser ne pas être "fan" de Gérard Depardieu pour autant.
Si elle estime qu'il doit "payer" s'il "s'est mal comporté", la journaliste en a appelé au respect de la présomption d'innocence. "En attendant il est mis en examen pour des soupçons de violences sexistes et sexuelles donc il n'est pas condamné, l'enquête est toujours en cours et c'est la présomption d'innocence qui s'applique. Mais pour ces féministes, la présomption d'innocence on s'assoit dessus donc il n'a pas le doit de chanter, il n'a pas le droit de jouer au cinéma, il n'a pas le doit d'exister..."
Alba Ventura a encore épinglé la parole d'une manifestante qui aurait déclaré : "On ne veut pas le juger, on veut qu'il disparaisse." Elle a dénoncé ces propos "d'une violence, d'une brutalité", sans pour autant évoquer à nouveau les témoignages des victimes présumées de l'acteur. Selon l'éditorialiste, ce que veulent ces manifestantes, c'est envoyer Gérard Depardieu au bucher. "La justice, le droit ne comptent pas. Ce qu'elles veulent c'est qu'on parle d'elles aussi. Parce que c'est du féminisme contre des gros poissons, des célébrités, du personnel politique. Elles veulent se faire un peu de pub."
Enfin, la journaliste a dénoncé que ce type de manifestation ne se soit pas déroulée en marge du procès du meurtre de Shaïna, poignardée et brûlée vive à Creil dans l'Oise en 2019, qui s'est ouvert lundi 5 juin. "Parce que pardon on ne les a pas entendues au moment de l'enquête contre la mort de Shaïna. On aurait aimé qu'elles s'élèvent contre les minables qui accusaient Shaïna d'avoir mauvaise réputation. On aurait aimé qu'elles se rendent au tribunal pour protester contre le meurtrier et tous ces lâches qui s'en sont pris à cette jeune fille. Le féminisme à géométrie variable ferait bien d'aller se faire oublier." Si peu de manifestations ont été organisée en marge de ce procès, un rassemblement organisé à Beauvais le premier jour avait réuni une quarantaine de personnes, dont des membres de collectifs féministes, s'étaient rendues, selon France 3 .