Les commentaires sur les réseaux sociaux font désormais partie du paysage médiatique. Ce mardi 21 août, TF1 a lancé la nouvelle saison de "Koh-Lanta", intitulée "La tribu maudite", et bien sûr, les réactions des internautes ne se sont pas faites attendre. Si la plupart des commentaires se font dans la bonne humeur, certains sont des attaques directes, parfois à caractère raciste. "Et non pas encore un arabe" a ainsi écrit un téléspectateur découvrant le portrait d'Ilyesse, qui a dénoncé le message sur son compte Instagram. "Quoi tu t'appelles Michel avec ta face bridée et des yeux de citron ?" écrit un autre à propos de ce candidat d'origine vietnamienne.
La veille, Adventure Line Productions (ALP), qui produit "Koh-Lanta", s'est pourtant fendu d'un communiqué en guise d'avertissement : en cas de cyberharcèlement envers les candidats, la société n'hésitera pas faire appel à la justice. "Koh-Lanta est une émission de divertissement que nous aimons tous commenter sur les réseaux sociaux dès l'annonce de sa diffusion. Cependant, il est important de rappeler que les injures racistes, homophobes, grossophobes et sexistes sont punies par la loi", peut-on lire dans ce texte."Nous ne tolérerons aucun commentaire de ce genre envers les aventuriers et nous n'hésiterons pas à engager une procédure judiciaire pour faire appliquer cette loi. 'Koh-Lanta' est un jeu! Merci de modérer vos propos envers les aventuriers même en message privé", conclut la production.
"C'est une position qu'on a prise pour la première fois au moment du confinement" explique Julien Magne , directeur général d'ALP à puremedias.com. "Parce qu'on s'était rendu compte qu'il y avait des comportements et des propos surtout totalement déplacés sur les réseaux sociaux, principalement à l'époque, à l'encontre de certains aventuriers et aventurières", poursuit-il. "Parfois, quelques abrutis, hommes et femmes, se cachent derrière des pseudos et utilisent les réseaux sociaux pour déverser une haine. Une haine qui n'a bien-sûr pas lieu d'être parce que, comme on le rappelle, 'Koh-Lanta' est avant tout un jeu, une aventure. Donc on reste vigilants. L'idée, c'est de protéger les aventuriers, les prévenir de ça. On peut être alors amené à faire des signalements auprès du procureur de la République. On peut aussi être amené à conseiller aux aventuriers de déposer plainte quand ça dépasse les bornes."
"Et il est toujours bon de rappeler notre position quand les aventuriers ont été présentés les uns après les autres avant le début de la saison. Et certains ont reçu des commentaires inappropriés. C'est toujours bien de remettre l'Église au milieu du village, les points sur les i, les barres sur les t", souligne-t-il. "On peut s'exprimer librement bien sûr" tempère le producteur. "On n'a aucun souci avec la liberté d'expression. On donne la parole chaque saison à 'monsieur et madame Tout-le-Monde' dans le bon sens du terme, c'est-à-dire des gens qui n'ont pas forcément l'occasion de prendre la parole. Et ils sont interrogés chaque semaine pour donner leur point de vue dans le cadre de l'aventure", explique-t-il. "En revanche, quand ça dépasse les bornes ou quand ça touche l'intégrité physique, et bien on est les premiers défenseurs de leurs intérêts et de leur bien-être", insiste-t-il, rappelant que le phénomène "n'est malheureusement pas propre à 'Koh-Lanta".
En effet, ce lundi 19 août, juste avant le lancement de la nouvelle saison de "L'Amour est dans le pré", sur M6, la production de l'émission de dating présentée par Karine Le Marchand a emboîté le pas à leurs confrères. "Nous nous réjouissons de partager avec vous cette nouvelle saison de l'amour est dans le pré" écrit le programme dans un court communiqué partagé sur Instagram. "Nous comptons sur votre bienveillance et votre respect envers les agriculteurs et les prétendants et prétendantes que vous allez suivre cette saison." L'année dernière, Justine, prétendante de Patrice (et toujours en couple avec l'agriculteur) avait été victime d'une vague de haine en ligne, ciblée par de nombreuses moqueries, insultes grossophobes, ou messages violents.