"France Soir" est-il toujours un site de presse comme les autres ? La question se pose officiellement depuis ce vendredi et un tweet de la ministre de la Culture Roselyne Bachelot, dans lequel celle-ci annonce qu'à sa demande, "le certificat d'IPG (information politique et générale) délivré au service de presse en ligne 'France Soir'" va être réexaminé "afin de vérifier dès maintenant que ses conditions d'octroi sont bien toujours respectées". Le terme de ce certificat est actuellement fixé à septembre 2022.
Par cette annonce, la Madame Culture du gouvernement Castex entend réagir au positionnement actuel de "France Soir", qui ne partage plus que son illustre nom avec le célèbre titre de presse créé en 1944 par Pierre Lazareff. Repris en 2014 par l'homme d'affaires Xavier Azalbert, il est devenu à la faveur de la crise sanitaire en vigueur depuis un an le média de référence pour de nombreux complotistes, n'hésitant pas à publier telles quelles les tribunes qui lui parviennent sur le sujet.
Le site a par exemple fait la promotion du documentaire "Hold-Up", dans lequel interviennent des personnalités controversées et qui contient de nombreuses contre-vérités sur la COVID-19. Comme le rappelle l'AFP, qui se fait l'écho de la décision de Roselyne Bachelot, le fameux certificat d'IPG permet pour les publications en ligne de bénéficier d'avantages fiscaux et d'aides potentielles issues du Fonds stratégique pour le développement de la presse (FSDP).
La décision de Roselyne Bachelot intervient alors que cette semaine, le patron de "France Soir" s'est illustré sur TMC par son attitude surprenante face à Martin Weill, refusant tout d'abord de répondre à des questions anodines, avant de se rétracter. De même, ce mois-ci, une pétition a été lancée par le Syndicat national des journalistes et des anciens du quotidien "pour que France-Soir retrouve son honneur et sa déontologie journalistique". Les pétitionnaires jugent entre autres griefs "inadmissible que cette publication via internet puisse répandre en toute impunité de fausses informations et des thèses complotistes dangereuses pour la société".