Hier soir à 19h dans "Les Dessous de l'écran" sur RTL, Bénédicte Tassart et Benjamin Meffre recevaient Takis Candilis, le numéro 2 de France Télévisions, de retour de Séries Mania, le festival des séries de Lille. Le bras droit de Delphine Ernotte a notamment évoqué "l'alliance" passée récemment par France Télé avec les services publics audiovisuels italien et allemand dans le but de concurrencer Netflix sur le terrain des séries à gros budget.
"Tous les services audiovisuels publics ont des limites dans leurs financements. On est obligé, quelque fois, de se mettre ensemble pour produire des gros programmes. Nous, nous ne pouvons pas être concurrentiels des très grosses séries américaines et c'est là où on se met à plusieurs pour essayer de créer nos propres programmes qui soient le reflet de la culture et de l'ADN européens, qui soient d'une qualité élevée pour concurrencer ces Américains", a-t-il expliqué à propos de cette alliance avec la Rai et la ZDF.
"L'alliance commence à trois et est susceptible d'évoluer", a-t-il ensuite annoncé. "Nous sommes en discussion avec d'autres services publics européens qui veulent nous rejoindre", a ajouté Takis Candilis. Interrogé alors sur l'absence de la BBC, plus gros service audiovisuel européen, le numéro 2 de France Télé a précisé que cette alliance avait été proposée aux Britanniques. "La BBC, c'est la BBC. Elle est déjà le champion d'Europe des séries, de la production. Ils nous regardent avec un oeil amical mais veulent voir comment cela évolue. A un moment, il n'y a pas de raison que la BBC ne nous rejoigne pas", a-t-il estimé.
Alors que Delphine Ernotte avait annoncé sa volonté de créer un "Netflix à la française" d'ici l'automne 2017, avant de reporter ce projet, Takis Candilis a précisé que ce dernier "n'est absolument pas enterré. J'en parlais avec Delphine Ernotte encore ces jours-ci. Nous avançons. D'autres partenaires français privés, comme M6 et TF1, se sont déclarés intéressés. Les discussions vont bon train et j'espère qu'elles aboutiront. Elles aboutiront à ce qu'on a appelé un 'Hulu à la française' (...) On peut s'unir pour offrir dans une même plateforme tous les replays des programmes de nos chaînes respectives. Et on peut imaginer dans un deuxième temps une partie premium, payante, qui pourrait être une partie de SVOD (vidéos à la demande par abonnement)", a annoncé Takis Candilis. Ce dernier a notamment justifié cette partie payante, qui peut surprendre pour un service public, par la nécessité d'offrir un débouché aux producteurs, maître des droits de leurs fictions au-delà de 36 mois d'exploitation. "Nous ne sommes que les locataires de nos droits", a résumé Takis Candilis.
Questionné ensuite sur les 500 millions d'euros d'économies que pourrait avoir à faire dans les années à venir l'ensemble du service public audiovisuel, le numéro 2 de France Télé a expliqué n'avoir pas encore reçu la "feuille de route" de la tutelle sur ce sujet sensible. "On agira en conséquence", a-t-il simplement annoncé. "Le problème n'est pas de supprimer, ou pas, une chaîne. C'est aussi de faire évoluer le nombre de chaînes qu'on a vers les nouveaux usages. Je considère aujourd'hui que France 2, France 3, France 4, France 5, mais aussi France.tv et Slash, sont des chaînes à part entière. Alors à un moment, si on doit faire 500 millions d'économies - des sommes absolument colossales - il faudra repenser nos moyens et remettre en géométrie tout cela", a-t-il commenté.
En fin d'interview, Takis Candilis a été interrogé sur le sort de plusieurs animateurs de France Télé, dont Michel Drucker. "Nous sommes en discussion avec Michel Drucker. Les grilles seront bouclées dans les dix-quinze jours qui viennent. A partir de ce moment-là, toutes les choses qui auront dû être signées le seront. Mais je pense que Michel sera heureux parmi nous une fois de plus", a-t-il glissé. Sur les arrêts annoncés par la presse de "19h le dimanche" et de "Thé ou café", Takis Candilis a refusé de confirmer formellement, tout en laissant entendre qu'ils allaient bien intervenir. "On a effectivement des discussions avec Laurent Delahousse en ce sens. Ce n'est pas le problème d'arrêter le 19h. On essaye de trouver avec lui d'autres horaires où il pourrait exprimer exactement la même chose. C'est en très bonne voie là-aussi", a-t-il confié à propos de "19h le dimanche", qui devrait donc trouver une nouvelle case la saison prochaine.
A propos de "Thé ou café", Takis Candilis a commenté : "Il y a des discussions qui nous poussent à envisager à arrêter certaines émissions. Même si elle s'arrêtait ('Thé ou café', ndlr) - on est en discussion et on verra ce qui va se passer - les gens qui y participent trouveront toujours une place formidable sur France Télévisions".
Ecoutez l'intégralité des "Dessous de l'écran" du dimanche 6 mai 2018.