Douze jours après l'accident de la route impliquant l'acteur et humoriste Pierre Palmade, l'emballement médiatique est toujours vif. Quasiment 20.000 articles ou chroniques ont été écrits autour de l'affaire qui dépasse désormais la thèse de l'accident. Un traitement médiatique hors du commun face auquel Élisabeth Lévy, directrice de la rédaction de "Causeur", a assumé prendre le contrepied.
"Il a pris sa voiture en ayant consommé des stupéfiants. C'est tout ce que l'on sait pour l'instant", a-t-elle rappelé. Après avoir exprimé sa "compassion" à l'égard des victimes, Élisabeth Lévy a fait part de son "impression d'assister à un lynchage". "Vous savez, cela me fait beaucoup pensé à QAnon (du nom d'un mouvement conspirationniste américain, ndlr) : quand les partisans les plus cinglés de (Donald) Trump se sont mis à diffuser des messages expliquant, et beaucoup le croyaient, que le monde est dirigé par une élite pédophile, sataniste (dans lequel règnent) la décadence, le sexe et la drogue".
Élisabeth Lévy a fustigé par conséquent "les conditionnels en ce qui concerne l'affaire pédopornographique". "Cela ne va pas. On ne devrait même pas en parler", a-t-elle assuré, avant de rappeler au bon souvenir de tout un chacun la chanson "L'Auvergnat" de Georges Brassens. "Même un criminel fait partie de l'humanité. Là, j'ai l'impression que (Pierre) Palmade est le mal absolu. C'est le nouveau diable. Il est attaqué de partout - franchement on n'a pas besoin d'être très courageux pour attaquer Palmade aujourd'hui - et en plus on en fait un exemple de ces élites décadentes. Et moi, le puritanisme et le complotisme en même temps, cela me fait peur", a-t-elle précisé.
L'éditorialiste a indiqué d'autre part sa gêne en interpellant le chroniqueur Gilles Verdez : "Hier (mardi, ndlr), je dois dire que j'ai été assez choquée par votre séquence avec Karl Zéro. Karl Zéro ayant accusé Dominique Baudis du même genre de choses il y a vingt ans, je trouve quand même que cela le disqualifie". puremedias.com vous propose de visionner la séquence.
Pour rappel, l'ancien maire de Toulouse et président du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) avait été mis en cause à tort en 2003 dans des affaires de proxénétisme, de viol et de meurtre en lien avec le tueur en série Patrice Alègre.
Invité de "Touche pas à mon poste !" la veille, l'ancien présentateur du "Vrai journal" sur Canal+ a répété longuement qu'il trouvait que "tout est bizarre", notamment le fait que l'acteur n'ait pas été placé en garde à vue. Il s'est aussi interrogé oralement sur l'identité des deux personnes restées au domicile de l'humoriste de Cély-en-Brière (Seine-et-Marne) au moment de l'accident. "Hier, on parlait de deux fils de personnalités connues, maintenant, on parle d'un ministre", s'est avancé Karl Zéro sans apporter ne serait-ce qu'un élément factuel.