Audrey Pulvar à coeur ouvert. Ce lundi matin, dans le cadre de l'interview de 7h50 de France Inter, la journaliste Carine Bécard a reçu l'ancienne journaliste, aujourd'hui adjointe à la mairie de Paris et candidate aux élections régionales en Ile-de-France. L'élue était présente derrière le micro pour évoquer pour la première fois l'affaire qui a éclaté il y a un peu plus d'une semaine autour de son père, Marc Pulvar, accusé d'inceste par trois de ses nièces alors qu'elles étaient enfants.
Si le leader indépendantiste est décédé en 2008, l'affaire a créé une onde de choc en Martinique, d'où est originaire la famille Pulvar et Audrey Pulvar a témoigné de son soutien à ses cousines dès le 6 février dernier dans une déclaration à l'AFP.
Sur l'antenne de France Inter, la personnalité politique a opté pour un discours franc et sans ambages. "Je suis là en tant que moi, et en tant que fille d'un pédocriminel, d'un monstre au sens actuel du mot. Et quand vous êtes la fille d'un monstre, forcément vous vous demandez si vous êtes un monstre vous-même. C'est un processus presque automatique. Les choses sont un peu moins simples qu'elles n'y paraissent, et je ne suis pas là non plus pour répondre à mes détracteurs, dont je n'ai pas grand-chose à faire sur ce sujet", a-t-elle déclaré en introduction.
Et de constater : "Ici, à Paris, c'est pas l'affaire Marc Pulvar, c'est pas la parole des victimes qu'on a entendue, c'est mon nom qui a été mis en exergue". Comme elle l'avait fait auprès de l'AFP, Audrey Pulvar a admis avoir été mise au courant des faits il y a 20 ans, lorsque ses cousines ont tenté de porter plainte, sans succès, les faits étant prescrits. "C'était en 2002. Elles avaient 30 ans, et on a globalement le même âge. Je les ai crues parce que je suis toujours du côté des victimes, de celles et ceux qui dénoncent ce type de crimes", a confié Audrey Pulvar sur France Inter.
La candidate aux régionales s'est ensuite adressée à ses détracteurs, qui lui ont reproché son inaction. "Il ne m'est pas venu à l'idée de dénoncer mon père. Ce n'était pas à moi de le faire, et je ne savais pas que je savais", a-t-elle expliqué en référence à ses souvenirs d'enfant. "Ces choses-là ne se font pas en 24 heures, c'est un peu plus complexe que ça, surtout pour les victimes. Je suis là pour dire à tous ceux qui pensent que l'action de mes cousines serait une manoeuvre politique, soit pour m'atteindre moi soit pour abîmer la mémoire de mon père, qu'ils ont tort".
Audrey Pulvar a achevé en larmes son entretien face à Carine Bécard. "Ecoutez les victimes, écoutez ce qu'elles ont à vous dire, n'en faites pas des victimes permanentes et respectez leur parole, s'il vous plaît", a-t-elle lancé en s'adressant au plus grand nombre. puremedias.com vous propose de revoir une partie de cette séquence.