Exposition télévisuelle et santé mentale ne vont parfois pas de concert. Médiatisation express, commentaires parfois malveillants sur les réseaux sociaux, notoriété éclair... Être exposé chaque semaine sur le petit écran n'est pas sans risque pour les candidats. Adorés ou détestés, ils subissent parfois de plein fouet les répercussions d'une diffusion régulière devant des millions de téléspectateurs. Jusqu'à menacer leur santé mentale. Pour préserver le bien-être psychologique de celles et ceux qui deviennent les héros de leur programme et dont les séquences sont partagées et commentées sur les réseaux sociaux, les équipes de production redoublent de méthodes.
Accompagnement psychologique, suivi post-tournage, formation aux réseaux sociaux, puremedias.com vous dévoile comment les productions qui conçoivent les émissions du petit écran s'assurent de limiter les traumatismes pour leurs protagonistes.
Riche en émotions, la seconde saison des "Traîtres" sur M6 a mis les célébrités à rude épreuve. En coulisses, elles ont été encadrées par une psychologue. Studio 89, qui produit l'émission présentée par Eric Antoine, met cette professionnelle à disposition des participants.
"C'est nécessaire", avait assuré Andy Raconte à puremedias.com lors de la présentation du programme à la presse. Ils rencontrent tous cette professionnelle de la santé mentale avant d'intégrer le jeu. "Elle te pose des questions personnelles, te demande si tu as déjà trahi ou été victime de trahison. Avec cette première prise de contact avec la psychologue, j'avais déjà une autre vision du jeu", avait encore confié Kristofer pour qui ce type d'expérience était une première après s'être fait connaître dans "N'oubliez pas les paroles".
Du côté de la concurrence, ce sont deux psychologues qui encadrent les aventuriers de "Koh-Lanta". Durant l'étape des castings, ces deux professionnelles estiment si un prétendant au jeu est "apte" ou non à participer au programme produit par Adventure Line Productions. Plusieurs fois, elles ont rendu des avis négatifs et empêché la participation de candidats castés, avait confié à puremedias.com Alexia Laroche-Joubert, alors patronne de la société de production désormais à la tête du groupe Banijay France. L'une d'entre elles accompagne aussi les participants et la production sur le lieu du tournage "pour être présente à la sortie du jeu des concurrents". Elle permet au candidat de bénéficier d'un véritable "sas de décompression" après avoir subi la "sentence irrévocable" lors du conseil.
"Une fois de retour en France, les concurrents ont le portable de la psychologue et peuvent la contacter à leur souhait. Si un concurrent n'appelle pas, elle appelle régulièrement d'elle-même pour prendre des nouvelles et discuter", explique encore la productrice. Si elle estime qu'un suivi plus approfondi est nécessaire, elle peut l'orienter vers un professionnel dans sa région.
Les compétitions musicales ne font pas exception, d'autant plus lorsque ce sont des enfants comme dans "The Voice Kids" sur TF1. Comme les participants sont âgés de 6 à 15 ans, ITV Studios France, qui produit l'émission, met en place un encadrement strict. Car l'élimination des jeunes chanteurs peut être un véritable traumatisme si aucun dispositif n'est mis en place pour encadrer les artistes. Avant de passer devant les fauteuils rouges, enfants et parents rencontrent un psychologue.
Une fois sur scène, le jury comme Nikos Aliagas prend aussi de nombreuses précautions. "On fait attention à tout ce qu'on dit, tout ce qu'on fait", a confié Patrick Fiori. Lorsqu'un participant est éliminé, les quatre coachs s'assurent qu'il reparte tout de même enrichi par l'expérience. "Ils chantent (...), ils se lèvent ils font un truc. Il y a toujours un souvenir personnel", a pointé l'animateur du programme.
Mais ce type de suivi psychologique n'est pas uniquement l'apanage des émissions où les candidats sont mis en compétition. Alors qu'elle se targue chaque année de caster les candidats les plus authentiques, la production de "L'amour est dans le pré" tient à préserver leur santé mentale de celles et ceux qu'elle expose sur M6. D'autant que l'incursion dans leur quotidien des équipes de production, puis la visite de prétendants et prétendantes peut être une vraie source de questionnements pour les agriculteurs.
"Pour beaucoup, ils ont besoin de se confier, ils ont besoin d'échanger, de partager, pour savoir où ils en sont. Ils se posent plein de questions et on est aussi là pour ça aussi. On est là pour les accompagner dans l'expérience. Donc, il y a un vrai suivi", commente Gabrielle Mather, qui produit le programme pour Fremantle France. En plus de la psychologue présente depuis les castings, cadreurs et journalistes sont autant d'oreilles attentives pour les candidats. "La psychologoque est là durant la diffusion car certains appréhendent leur passage à la télévision, certains font faire le buzz et vont etre reconnus dans la rue, certains vont mieux le vivre que d'autres...", ajoute-t-elle.
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