"Aucun programme n'est inoffensif". Le philosophe Vincent Cespedes, l'un des dix-huit protagonistes de la saison 2 du jeu "Les traîtres", dont M6 diffusera les épisodes 3 et 4 ce mercredi 19 juillet 2023, n'est pas sorti indemne du tournage de l'émission produite par Studio 89. Et, comme puremedias.com a pu le constater lors de la conférence de presse organisée par M6 le mardi 6 juin dernier à Neuilly-sur-Seine, l'intellectuel n'est pas le seul à avoir pris le jeu très à coeur au point d'en être bouleversé.
Pour soutenir les candidats dans un environnement où méfiance, mensonge et manipulation règnent en maître, une psychologue était à la disposition des candidats avant, pendant et après le tournage au château de Val de Bort-les-Orgues. "C'est nécessaire", acquiesce d'emblée Andy Raconte.
"Avant de débuter l'émission, elle te pose des questions personnelles, te demande si tu as déjà trahi ou été victime de trahison", se remémore le tout feu tout flamme Kristofer. Et d'ajouter : "Avec cette première prise de contact avec la psychologue, j'avais déjà une autre vision du jeu". "Dire 'tu es traître à quelqu'un', on n'imagine pas la violence symbolique que ça peut avoir !", rebondit Vincent Cespedes.
Juju Fitcats abonde dans le même sens : "Avant le jeu, les mots 'traîtres', 'loyaux', 'psychologue' ne résonnent pas tellement. Mais dans le jeu, tout prend sens et tout devient très lourd", confie celle qui, pour défendre les intérêts des traîtres qu'elle représente avec Guillaume Pley et Charlotte de Turckheim, a sacrifié son fiancé Tibo InShape à l'issue de la première soirée du 12 juillet.
Confronté à ces séquences fortes en émotion, "le cerveau ne se repose jamais" : "Je n'arrivais pas à m'endormir", se souvient Nathalie Marquay-Pernaut, pour qui démasquer les traîtres relevait de l'obsessionnel.
Tous s'accordent à dire que les émotions sont décuplées. "Si tu es fier, tu l'es fois mille, tu as l'impression d'avoir créé un vaccin ! Tu es en colère, aigri, tu l'es fois mille !", détaille Kheiron, le premier à avoir fait les frais du bannissement des traîtres. Et de confier : "On se sent attaqué et on s'attaque personnellement ! Il faut un sas pour redescendre". "C'est très éprouvant, on ne va pas se mentir", admet, de son côté, le chef Norbert Tarayre, pourtant familier de la pression.
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Comme si le soupçon permanent ne suffisait pas, la stratégie s'en mêle. Les candidats rivalisent de stratagèmes et cherchent des alliés de circonstances pour se dépêtrer des situations les plus délicates. Avec le recul, le très actif Vincent Cespedes le reconnaît lui-même. À force de vouloir peser sur les émotions des autres, les convaincre de la validité de ses arguments mais aussi les pousser à bout, il s'est par moment égaré lui-même.
Contrairement à Kheiron et Vincent Desagnat, imperméables à la pression, Vincent Cespedes "n'a pas du tout séparé le jeu de la réalité", confesse celui qui s'est évertué à mener un double jeu. "Du matin au soir, le jeu n'a jamais cessé. C'est une expérience quasiment métaphysique avec un cerveau qui emmagasine tellement de données qu'au bout d'un moment, il éclate".
Kristofer peut en attester : "J'étais littéralement fatigué avec la réflexion permanente et le stress ! Parfois, j'ai pu surinterpréter des phrases ou prononcer des mots qui ont dépassé ma pensée". Au point de le pousser à la faute et le mettre en danger ? L'avenir le dira. Désormais le plus expérimenté, Éric Antoine se régale de cette "expérience physique et psychique" qui accouche nécessairement sur "du pétage de plombs" : "de l'humain en fait".
Et les conséquences se font sentir bien après le jeu. "Dans le jeu, tu es entourée comme jamais dans ta vie, tu sors, tu es abandonnée comme jamais dans ta vie", analyse Natasha St-Pier qui a mis "une semaine à se déconnecter du jeu". Pour Andy Raconte, le retour à la vie normale a pris plus de temps : "J'ai mis un mois à ne plus penser au jeu H24".