En cette fin d'année, les rédactions ne sont pas épargnées par les querelles autour de l'épineuse question des salaires. Selon les informations récoltées par puremedias.com, la grogne sociale monte au groupe "Les Echos", qui regroupe le quotidien économique mais aussi "Investir". Engagés dans des négociations annuelles obligatoires (NAO), les représentants des rédactions peinent à trouver un point d'entente avec la direction.
Alors que l'inflation culmine à 6,2% sur l'année selon l'INSEE, la question d'une revalorisation générale couvrant toute la hausse des prix est déjà écartée. Les syndicats demandent 3% d'augmentation collective, des hausses graduées des salaires de chacun. Elles ciblent en priorité les bas salaires, plutôt que les plus élevés, avec plancher de 100 euros supplémentaires minimum. Ces demandes n'ont pas été acceptées lors de ce qui devait être leur dernière réunion la semaine dernière. Un nouvel échange se tiendra finalement mercredi 21 décembre.
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En l'absence d'un accord, les salariés ont pris l'initiative d'écrire une lettre au PDG du groupe, Pierre Louette. Un courrier massivement signé par les journalistes selon nos informations. Nous n'avons cependant pas pu en consulter le contenu. Du côté du groupe, où la direction n'a pas souhaité réagir, on nous indique que "des discussions sont en cours", mais que "la communication sur ce sujet se déroule dans le strict cadre de l'entreprise, entre la direction et les instances représentatives du personnel".
À quelques jours de leur prochain rendez-vous, les deux parties assurent vouloir maintenir le dialogue. Mais dans les couloirs du 10 Boulevard de Grenelle, le mot "grève" circule déjà. Une partie des salariés l'envisage si l'enveloppe proposée par la direction n'est pas suffisamment conséquente. Les journalistes de la rédaction ne sont pourtant pas coutumiers de ce genre d'action coup de poing. Il faut remonter à 2007 pour en voir une trace, lors du rachat du groupe "Les Echos" à Pearson par LVMH.
En plus de l'inflation, les attentes des salariés sont particulièrement exacerbées par deux raisons : d'abord, l'absence de hausse générale significative des salaires depuis une dizaine d'années. Ils estiment donc avoir suffisamment attendu. Ensuite, par la bonne santé du quotidien "Les Echos", qui, contrairement au "Parisien", a atteint l'équilibre en 2021. Une première depuis 2008. Les entreprises sont détenues par l'homme le plus riche du monde, Bernard Arnault, qui a déjà dû plusieurs fois remettre la main au portefeuille.