Quand Vincent Bolloré réclame sa propre tête. Selon une information rapportée par nos confrères des "Jours", dans un article en date du 15 juin, le tycoon aurait réclamé aux équipes des "Guignols" de pouvoir récupérer... sa propre marionnette. Une nouvelle pas si surprenante alors que l'homme d'affaires a toujours entretenu un rapport singulier avec ce programme culte de Canal+, qui s'achèvera ce vendredi après vingt-neuf ans et dix mois d'existence.
Pour mémoire, comme l'avait révélé "Les Jours", l'industriel avait lui-même commandé un sketch aux équipes des "Guignols", placées sous le patronage de l'un de ses proches, dès sa reprise en main musclée de Canal+ en 2015. Jamais diffusé à l'antenne, le sketch aurait été imaginé par le milliardaire lui-même. Dans cette saynète de trois minutes, dont les images ont été divulguées en mars dernier, était notamment symbolisée la fin de "l'esprit Canal", caractérisée par une grande fête avec champagne et cocaïne, et la mise au pas des "Guignols", avec la mise à la retraite de PPD, la plus emblématique des marionnettes.
Si la question du devenir de la marionnette de Vincent Bolloré semble tranchée, l'avenir des centaines d'autres créatures en latex est très incertain. Conçues par Alain Duverne, les marionnettes appartiennent à ce dernier mais surtout à Canal+. Les salariés de l'équipe des "Guignols" n'ont ainsi pas le droit de les emporter avec eux. "Je n'ai plus de droit d'auteur mais j'ai un droit moral. Les marionnettes m'appartiennent à moi et à Canal, je n'ai plus le droit de les utiliser sans leur accord, mais l'inverse non plus : c'est dans le contrat", explique Alain Duverne, contacté par "Les Jours". Le créateur des marionnettes des "Guignols" et des "Minikeums" assure toutefois qu'il n'est pas question qu'elle soit exposée dans le hall de Vivendi, la maison mère de Canal+.