"Libération" VS Natacha Polony. Le quotidien se paye aujourd'hui l'ancienne chroniqueuse du "Grand Journal" dans les grandes largeurs avec un papier intitulé ironiquement "Natacha, mon amour...". Ce dernier est en fait une réponse à une tribune de la journaliste s'en prenant elle-même à un éditorial du 7 juillet de Libération.
Dans ce dernier, le journal de Laurent Joffrin et Johan Hufnagel défendait les fêtards du canal Saint Martin à Paris qui ont été récemment pointés du doigt par certains riverains pour les dégradations que leur présence génère. Dans cette tribune intitulée "Vive les canettes de bière et les guitares au canal Saint-Martin", Libération raillait ainsi l'envie des riverains de vivre dans une ville aseptisée, sans cautionner pour autant les "incivilités estivales" des fêtards.
L'édito a en tout cas fait monter la moutarde au nez de Natacha Polony. Le 12 juillet, la journaliste a pris la plume dans Le Figaro pour accuser "Libération" d'insulter "les pauvres". "Cette foule folklorique a bien sûr le droit d'être sale et de déverser ses déchets sur un site jusqu'à lui ôter toute beauté, parce qu'ils sont du côté du 'mouvement' et de la 'vie", a-t-elle raillé. Et de dénoncer : "Quel étrange mépris du peuple ! Quelle curieuse vision de la dignité humaine ! On serait tenté d'inciter les éditorialistes de 'Libération' à relire les réflexions de George Orwell sur ceux qu'il appelait 'les gens ordinaires', qui se caractérisent par le désir d'une vie simple, l'attachement à des valeurs traditionnelles et le respect de la 'décence commune', la faculté instinctive de percevoir le bien et le mal".
Aujourd'hui, le chef du service France, Grégoire Biseau, répond donc à son tour à l'éditorialiste du Figaro. Dans un article tout en ironie, il déclare sa flamme à Natacha Polony, "la Jeanne d'Arc des temps modernes". "J'aime tout en vous (...) Vous êtes celle qui n'écoute que son courage pour se dresser contre la décadence de nos moeurs perverties par l'idéologie soixante-huitarde, contre la faillite de notre école républicaine gangrénée par l'égalitarisme socialiste. Vous êtes la madone du rétablissement de l'autorité, de la morale, partout et pour tout le monde. Vous parlez au nom du peuple français, et bien sûr des pauvres".
Grégoire Biseau cible ensuite le manque d'humour de Natacha Polony : "De droite, évidemment, réactionnaire surtout, mais d'abord, et c'est ce qui fait votre indéfinissable charme, dépourvue du moindre humour. Vous êtes totalement incapable de vous départir un seul instant de votre premier degré, toujours boursouflé de grandes envolées républicaines", raille le journaliste de "Libé".
Citant le papier de Natacha Polony et imaginant sa création, Grégoire Biseau commente, acide : "C'est beau comme du Eric Zemmour. On attend déjà la suite avec gourmandise. 'Quand Libération défend les homophobes, 'Quand Libération conchie les immigrés', "Quand Libération crache sur Charlie'". Et de conclure : "Chère Natacha, au plaisir de vous lire, encore et toujours".