Snapchat veut accroitre sa métamorphose. Lancée il y a douze ans dans le monde et en 2017 en France, l'application américaine compte désormais 27 millions d'utilisateurs par mois dans l'hexagone, dont 19 millions se connectant quotidiennement. Mais après avoir créé des filtres en réalité augmentée devenus viraux partout sur la planète, Snapchat veut transformer son image et être prise au sérieux.
Invité du festival "Médias en Seine", dont puremedias.com est partenaire, Gregory Gazane, le directeur général de Snapchat France, a dévoilé les futurs objectifs de la marque. "Snapchat est l'antidote aux réseaux sociaux. On est une plateforme qui réunit 360 millions d'utilisateurs dans le monde. Chez nous, il n'y a pas de likes, pas de partages, donc pas de pression, ni de jugement", a d'abord assené le nouveau directeur général nommé cet été. Et d'ajouter : "Notre objectif premier est de continuer à faire grossir cette communauté qui a augmenté de +20% dans le monde l'année dernière. Nous voulons la faire grandir en continuant à lui offrir un espace d'expression sécurisé, notamment via les partenaires médias qu'on peut mettre en place sur la chaine Discover".
Lancée en 2015, cette fonctionnalité dédiée aux médias "est passée de 7 à 17 millions d'utilisateurs" chaque mois. Pour cela, le géant américain s'est associé à 70 partenaires medias en France dont "Le Monde", "TF1" ou encore "Konbini". "Ils ont créé 140 émissions dont 92 dépassent 1 million d'audience chaque mois. Le temps passé sur ses contenus a augmenté de 40% sur un an. On les multiplie, on continue à les travailler avec nos différents partenaires pour apporter du contenu à notre communauté sur ses centres d'intérêts privilégiés : le divertissement, l'actualité, la beauté, la cuisine et le sport", s'est félicité Gregory Gazane.
Autre objectif de Snapchat : la réalité augmentée ! "C'est important pour nous car on a été le pionnier sur cette approche", a-t-il expliqué avançant les chiffres de 250 millions de personnes dans le monde interagissant chaque jour avec les fameux filtres de l'application et plus de 6 milliards d'expériences en réalité augmentée par jour. Là encore, Snapchat veut changer d'envergure. "On est passé de vomir un arc en ciel à des filtres utiles. Aujourd'hui, par exemple, nous avons un filtre Croix Rouge qui permet à l'utilisateur d'apprendre les gestes qui sauvent, de les projeter sur le sol et de voir comment pratiquer les premiers secours", a-t-il indiqué.
Et ce n'est pas tout. "On a créé le premier et unique au monde studio de réalité augmentée basé à Paris et qui permet d'innover sur cette technologie-là. Une équipe d'ingénieurs et créateurs crée notamment des expériences aux services des musées. La dernière en date, c'est la mise en place avec Cristian Marclay d'une expérience au centre Pompidou. On a réussi à transformer la façade en un instrument de musique interactif. C'est ce genre d'approche qu'on souhaite développer et mettre en place", a-t-il développé, révélant que l'âge moyen d'un utilisateur vieillit d'année en année : "On pourrait croire que l'âge moyen d'un snapchateur, c'est une vingtaine d'années mais pas du tout, c'est 35 ans".
Pour booster ses revenus, l'application mise également sur "Snap+", un abonnement premium à 4,49 euros par mois qui propose "des services additionnels à nos communautés : story qui durent plus longtemps, des fonds, des bitmoji différents". "Dans un univers économique mouvementé, on se doit en tant que société de travailler sur la diversification de nos revenus" a-t-il conclu.