Le ton est monté. Hier soir, dans "On refait le monde" sur RTL, Vincent Parizot a organisé au sujet de la manifestation mardi dernier à Paris contre les violences policières et en mémoire de George Floyd et d'Adama Traoré. Pour en débattre, le présentateur a convié dans son plateau la réalisatrice Rokhaya Diallo , le directeur adjoint du "Figaro Magazine" Jean-Christophe Buisson et l'essayiste Laurence Taillade.
Interrogée par le présentateur sur les différences entre les Etats-Unis et la France concernant les violences policières contre les Noirs, Rokhaya Diallo a répondu : "Nos pays sont différents. On a des histoires différentes. Les Etats-Unis sont un pays fondamentalement violent, fondé sur la déportation massive d'esclaves. La violence raciale est consubstantielle de l'histoire des Etats-Unis". Et d'ajouter : "Nous avons en France notre propre histoire du racisme qui se traduit encore aujourd'hui par pratiques institutionnelles. La France a été condamnée pour la première fois par la Cour européenne des droits humains en 1999 pour des violences policières racistes."
Jean-Christophe Buisson l'a alors coupé : "Non... Ca ne veut pas dire que c'est institutionnel ! Ce n'est pas parce que des policiers se comportent mal que c'est institutionnel". "Je ne vous ai pas interrompu ! Je sais que ça vous pose problème de laisser la seule personne noire autour de cette table parler de violences racistes ! Je suis désolé, mais c'est hyper choquant que la seule personne qui soit concernée potentiellement par le racisme soit coupée", a lancé la réalisatrice. Ce à quoi le journaliste du "Figaro" a rétorqué : "Je peux vous interrompre si j'estime que vous dites une bêtise. C'est le principe de cette émission."
"Laissez entendre que c'est parce que vous êtes noire que je vous interrompue, c'est honteux", a-t-il lâché. "Ce n'est pas ce que j'ai dit ! Juste, je trouve curieux que la seule personne qui soit noire autour de la table et qui parle de racisme soit interrompue par deux personnes qui ne sont pas elles-mêmes", a expliqué Rokhaya Diallo. Et de poursuivre : "Je fais partie des gens qui ont peur de voir leur famille aller dans la rue parce qu'ils ont peur d'interactions policières violentes. Donc, cette question-là, je ne l'aborde pas de la même manière que vous". puremedias.com vous propose de visionner la séquence à partir de 7'20.