Des manifestants anti-pass vaccinal ont tenté de s'introduire, samedi 15 janvier, dans les locaux du journal "Ouest-France" à Caen, a expliqué, ce mardi 18 janvier à l'AFP, François-Xavier Lefranc, le rédacteur en chef du journal régional. Ils "ont essayé de rentrer en tapant dans les portes et de forcer les portes, ce qu'ils n'ont pas réussi à faire", a-t-il ajouté.
Cette tentative d'intrusion a fait suite à une agression verbale à l'encontre d'une journaliste qui couvrait l'événement. "Il y a eu une agression verbale d'une consoeur qui suivait la manifestation et qui souhaitait donner la parole aux gens qui étaient là. Voyant que ça tournait mal, elle est rentrée à la rédaction et des manifestants sont arrivés devant la rédaction, a contextualisé François-Xavier Lefranc.
La journaliste a déposé plainte. Quant au quotidien, il serait sur le point d'en faire de même. "On ne peut pas accepter ce genre de choses, on ne va pas se contenter de plaintes qui finiront sans suite : on estime que ces faits-là doivent être condamnés et que si on ne réagit pas on finira par le payer cher", a estimé le rédacteur en chef.
Dans un communiqué publié ce lundi 17 janvier, le Syndicat national des journalistes (SNJ), premier syndicat de la profession, "condamne avec la plus grande fermeté ces agissements et cette violence devenue habituelle à l'encontre de journalistes". "Samedi 8 janvier, les journalistes de France 3 Normandie avaient été insultés et pris à partie. Des manifestants anti-pass avaient tagué les murs de la rédaction et effectué des gestes obscènes en direction des journalistes. Depuis, des journalistes viennent travailler la peur au ventre", dénonce le syndicat.
Le SNJ rappelle qu'à Paris, samedi, deux journalistes reporters d'images (JRI) de l'AFP, ainsi que deux agents de protection rapprochée qui les accompagnaient, ont été violemment pris à partie alors qu'ils couvraient le rassemblement anti-pass vaccinal organisé par le mouvement Les Patriotes du candidat pro-Frexit à la présidentielle Florian Philippot. Au niveau du Palais de Tokyo, un individu cagoulé avec un mégaphone a lancé : "C'est l'AFP, niquez-les ces fils de pute".
Selon les journalistes présents sur place, une cinquantaine de personnes s'est dirigée vers l'une des JRI de l'agence. Les agents de protection se sont alors interposés afin de permettre aux journalistes de s'enfuir. La sécurité de l'AFP a été frappée à coups de matraque et l'un des agents a même reçu une bouteille sur la tête, lui ouvrant le cuir chevelu. Après avoir été poursuivis par une vingtaine de manifestants, les deux journalistes et les deux agents de sécurité se sont réfugiés derrière la gendarmerie mobile et ont mis fin à la couverture médiatique du rassemblement. L'AFP a annoncé qu'elle déposerait plainte.