La grande explication. Mercredi soir, "Zemmour et Naulleau", l'émission d'opinion de Paris Première était de retour à l'antenne pour une 9e saison, animée par Anaïs Bouton, accompagnée en plateau d'Eric Zemmour et d'Eric Naulleau. Ce retour se faisait dans un contexte particulier puisqu'Eric Zemmour est depuis le week-end dernier et sa participation à la "Convention de la droite" organisée par des proches de Marion Maréchal, au coeur d'une vive polémique.
Il lui est reproché d'avoir tenu des propos islamophobes qui ont convaincu le parquet de Paris d'ouvrir une enquête pour "injures publiques en raison de l'origine ou de l'appartenance ou de la non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée" et "provocation publique à la discrimination, la haine ou la violence". Eric Zemmour a également été convoqué en début de semaine par la direction de Paris Première.
Anaïs Bouton, se disant elle-même "choquée à titre personnel", a donc tenu à obtenir des explications de la part du polémiste avant de débuter l'émission. "Votre participation même à cet événement interroge sur ce que vous êtes : êtes-vous un éditorialiste, êtes-vous un polémiste, êtes-vous un homme politique ? (...) Il faut maintenant préciser votre position, que chacun de nous puisse prendre ses responsabilités, en conséquence", l'a-t-elle invité à se dévoiler.
Eric Zemmour a tenu en premier lieu à préciser que la "Convention de la droite" de samedi dernier avait pour but de "rassembler des gens venus de toutes les droites et de tous les horizons politiques". Pour lui, "la politique, ce n'est pas seulement l'élection. La politique, c'est aussi le débat, les idées, les convictions. Tous les journaux, tous les journalistes font de la politique". Eric Naulleau a ensuite pris la parole pour préciser qu'il s'exprimait autant comme contradicteur que comme ami. Et de confier : "J'ai été consterné de te voir prendre place dans un aréopage très douteux. (...) C'était pas de ton niveau et quand c'est pas de ton niveau, tu abaisses le discours pour être au niveau de ceux qui t'écoutent".
Celui qui est également chroniqueur et animateur sur C8 a tenu à revenir sur la comparaison établie par son collègue entre le nazisme et l'islam. "C'est une insulte envers tous les musulmans de France, envers tous ceux qui ont subi le nazisme. (...) On ne peut pas comparer une religion avec les excès de cette religion qui s'appelle l'islamisme", a martelé Eric Naulleau.
Un point sur lequel Eric Zemmour n'a pas reculé, soulignant que des écrivains tels André Suarès ou Paul Claudel avaient dressé le même parallèle avant lui. "L'islam est une religion totalitaire, qui prend en charge les individus", a-t-il affirmé, n'hésitant pas à citer un rapport de 2005 du Haut conseil à l'intégration : "La pratique de la religion étant libre, l'islamophobie, c'est-à-dire la peur ou la détestation de la religion islamique ne relève pas du racisme".
Eric Zemmour a ensuite qualifié de "petit gars qui demande que je sois viré de toutes mes collaborations professionnelles", l'ancien chef de l'Etat François Hollande, qui a pris position contre lui cette semaine. "Les musulmans sont à la fois victimes de l'islamisme et de tes injures. Ce sont les premières victimes de l'islamisme, donc tu injuries même des victimes", a conclu Eric Naulleau avant d'estimer : "Tu t'es abaissé au plus bas niveau démagogique pour gagner une salle à ta cause. Ce n'est pas digne de toi (...) Tu t'égares". puremedias.com vous propose de revoir un extrait de cet échange.