Eric Zemmour convoqué. Selon nos informations, le polémiste a été convoqué hier par la direction de Paris Première, chaîne payante du groupe M6 pour laquelle il participe au talk hebdomadaire "Zemmour et Naulleau" depuis 2011. Cette convocation avait pour but de revenir sur sa participation récente à "des évènements politiques et sur les propos particulièrement choquants et provocateurs tenus dans le discours introductif de la Convention de la droite", précise la chaîne. "Il lui a été rappelé fermement les conditions de sa participation à l'émission 'Zemmour et Naulleau' avant la reprise de la nouvelle saison", fait également savoir Paris Première, qui était représentée lors de cette rencontre par son président, Philippe Bony.
Cette remontrance sans sanction fait suite à celle d'un autre employeur d'Eric Zemmour : "Le Figaro". Hier, le directeur des rédactions du quotidien a répondu aux protestations de la Société des journalistes de son journal. "Les propos d'Eric Zemmour ne sont pas prononcés au nom du 'Figaro' et n'engagent en rien 'Le Figaro'. Ils ne reflètent pas la ligne éditoriale du journal", a tenu à rappeler Alexis Brézet. Avant d'ajouter : "Les propos d'Eric Zemmour, par leur caractère volontairement provocateur, ont pu choquer un certain nombre de lecteurs du 'Figaro', ou des journalistes de la rédaction. Je le regrette". Le directeur des rédactions a ensuite précisé avoir fait part de sa "réprobation" à l'intéressé, et l'avoir rappelé "à la mesure qui s'impose dans l'exercice de sa liberté d'expression". Et de souligner : "La ligne qui sépare le journalisme professionnel de l'action politique partisane et/ou électorale ne saurait être franchie sans conséquence. Il est évident que la place d'un journaliste du 'Figaro' n'est pas sur une tribune de meeting politique."
Hier, Eric Zemmour et les médias qui le diffusent ont par ailleurs été visés par un éditorial du journal "Le Monde" intitulé "Eric Zemmour et la haine télévisée". Comparant la rhétorique du polémiste à celle de certains auteurs antisémites du XIXe siècle et de l'entre-deux-guerres, le quotidien a déploré l'exposition médiatique dont il bénéficie. "Eric Zemmour doit cesser d'être un 'bon client' pour les journalistes et les médias qui les emploient. Il doit être traité pour ce qu'il est : un délinquant et un pyromane", assène "Le Monde".
Depuis son discours prononcé devant la "Convention de la droite" samedi à Paris, Eric Zemmour est au coeur d'une vive polémique. Diffusée sur LCI qui a reconnu par la suite "une erreur", son intervention condamnée par Edouard Philippe et François Hollande a généré plus de 1.500 signalements au Conseil supérieur de l'audiovisuel. Hier, le parquet de Paris a par ailleurs annoncé l'ouverture d'une enquête pour "injures publiques en raison de l'origine ou de l'appartenance ou de la non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée" et "provocation publique à la discrimination, la haine ou la violence". Les investigations ont été confiées à la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP).