La direction recadre le polémiste. Hier après-midi, la société des journalistes du "Figaro" a décidé de prendre ses distances avec Eric Zemmour, employé de leur journal. Dans un communiqué, la SDJ explique que les propos tenus samedi à Paris par l'éditorialiste lors de la "Convention des droites" organisée par des proches de Marion Maréchal "ne reflètent en rien la ligne éditoriale" du quotidien : "La SDJ demande instamment à la direction de la rédaction de mettre un terme à cette situation ambigüe."
La réponse de la direction ne s'est pas fait attendre. Ce mardi, la SDJ du "Figaro" a publié dans un nouveau communiqué la réponse d'Alexis Brezet, directeur des rédactions du groupe de presse. "Les propos d'Eric Zemmour ne sont pas prononcés au nom du 'Figaro' et n'engagent en rien 'Le Figaro'. Ils ne reflètent pas la ligne éditoriale du journal. En témoigne le choix de publier, sur notre site, le texte de Raphaël Enthoven prononcé lors de cette 'convention', et pas celui d'Eric Zemmour", a-t-il précisé.
"Eric Zemmour n'a jamais été mis en cause et moins encore condamné pour ses écrits dans 'Le Figaro'. En parallèle à son travail de journaliste, il a écrit une dizaine de livres qui ont rencontré un très large succès. Son personnage public a sa vie propre, dont chacun sait depuis longtemps qu'elle ne doit rien au 'Figaro'", a poursuivi Alexis Brezet, avant de comprendre la réaction de la SDJ : "Il n'en reste pas moins que les propos d'Eric Zemmour, par leur caractère volontairement provocateur, ont pu choquer un certain nombre de lecteurs du 'Figaro', ou des journalistes de la rédaction. Je le regrette."
Il a ainsi communiqué à la Société des journalistes qu'il avait recadré Eric Zemmour : "J'ai fait savoir ma réprobation à l'intéressé, et l'ai rappelé, au-delà du strict respect des lois, à la mesure qui s'impose dans l'exercice de sa liberté d'expression". Alexis Brezet lui a également rappelé que "si le statut de la 'convention' où ces propos ont été tenus peut prêter à la discussion, la ligne qui sépare le journalisme professionnel de l'action politique partisane et/ou électorale ne saurait être franchie sans conséquence". Et de conclure : "Il est évident que la place d'un journaliste du 'Figaro' n'est pas sur une tribune de meeting politique."