On pourrait entendre James Blunt chanter - ou Michael Bublé désormais. Mais non, c'est une reprise de "Believe" de Cher qui accompagne le générique d'"Une ambition intime", l'émission politique de M6. Ce jeudi, la chaîne a présenté à la presse sa nouveauté dans laquelle Karine Le Marchand confesse des politiques. Et le pari est important à en croire Frédéric de Vincelles, directeur des programmes de M6, confiant "ne jamais avoir été aussi fier de lancer un programme sur la chaîne" !
Car là où les autres chaînes tentent de moderniser la sempiternelle émission politique, M6 a fait un drôle de pari : s'intéresser à la personne plutôt qu'aux idées. Et effectivement, dans les différents extraits diffusés ce jeudi, il n'est pas question de politique. Ainsi, dans la maison, Karine Le Marchand s'installe, comme dans "L'Amour est dans le pré". Pour Nicolas Sarkozy, après une hésitation sur comment l'appeler ("Appelez-moi Nicolas ou Président", tranche-t-il), les questions tournent autour de sa personnalité et de ses proches, avec des messages vidéo de Bernadette Chirac, Pierre Sarkozy et Carla Bruni-Sarkozy.
Bruno Le Maire est lui plus loquace. Moqué par Karine Le Marchand pour réciter des vers allemands en rentrant chez lui, il se montre ému en évoquant sa femme, son "vrai point de repère". Surtout, le candidat à la primaire de la droite avoue plusieurs plaisirs coupables : le cinéma TRES populaire ("Les Tuche", "Camping" et "OSS 117" dont il revoit hilare un extrait), ainsi que la presse... people. Surtout, avec l'intervention de Thierry Olive, l'ancien ministre de l'Agriculture aborde même... sa vie sexuelle. Etonnant donc, un peu gênant aussi.
Jean-Luc Mélenchon a lui été fidèle à sa réputation, ne brisant pas vraiment la carapace, jusqu'à s'interroger de la pertinence de certaines images. Il est toutefois le seul à évoquer la politique, quand Karine Le Marchand l'interroge sur son envie de "tout faire péter". Et justement, l'animatrice l'assume : elle ne pose pas les questions des journalistes politiques. Elle y va cash, même quand François Bayrou évoque "Pretty Woman", "un peu une pupute..." pour l'animatrice, face à un invité désarçonné.
Et c'est le téléspectateur qui risque d'être désarçonné en découvrant Marine Le Pen, loin du monstre politique. La candidate du FN brise complètement la carapace face à Karine Le Marchand, se confiant entre autres sur sa réputation de fêtarde usurpée selon elle et... son père, "très différent de l'image qu'il a pu donner".
Nul doute que l'émission fera parler, sera critiquée et l'objet de débats. Reste toutefois un objet télévisuel très intéressant, qui pourrait être voyeuriste mais qui se rapproche dans la réalité beaucoup plus de "L'Amour est dans le pré" que de "C'est mon choix". La principale interrogation réside dans l'envie des téléspectateurs de voir ou non une telle émission, dans une période où les Français font de moins en moins confiance aux politiques...