Au sein de la rédaction de France Inter, c'est l'inquiétude. Ce mardi 27 février, les représentants syndicaux ont prévenu les journalistes d'un projet de Radio France figurant la mention d'un regroupement des services sciences, santé et environnement des rédactions de France Inter, Franceinfo et France Culture. Dans la foulée, une motion a été votée main levée à l'occasion d'une assemblée générale. Une motion lue en préambule d'un CSE extraordinaire tenu le même jour.
"Cette mesure menace fortement la spécificité de la ligne éditoriale de France Inter sur ces sujets. Dans les faits, elle ne ferait qu'affaiblir le travail des journalistes de ces services. Pour France Inter, fini les invités exclusifs, les angles et les choix éditoriaux spécifiques. Le même sujet serait diffusé sur toutes les antennes de Radio France", dénonce le communiqué de la Société des journalistes (SDJ) de la radio publique, dévoilé le lendemain. "La direction vend cette réorganisation comme une opportunité pour renforcer et rendre plus lisible le traitement de ces sujets. Présentée comme une étape du tournant écologique de Radio France, elle s'apparente surtout à du greenwashing. À notre sens, ce projet ne peut qu'être perçu comme une nouvelle étape d'un démantèlement de la rédaction de France Inter que nous refusons fermement" peut-on également lire dans le communiqué.
Selon "Le Monde" , le directeur de l'information de Radio France et de Franceinfo, Jean-Philippe Baille, a tenté de s'adresser à la rédaction pour calmer les esprits, sans succès. Les journalistes ont fait front commun, jusqu'au responsables hiérarchiques, en passant par les têtes d'affiche de la matinale, Nicolas Demorand et Léa Salamé . "Vous choisissez d'affaiblir France Inter" a lancé cette dernière. "Cela porte le risque d'une uniformisation de l'information à Radio France", a martelé auprès du "Monde" Célia Quilleret, cheffe adjointe du service Sciences, santé et environnement de France Inter et déléguée syndicale du Syndicat national des journalistes (SNJ). "La fusion de ces services gommerait les lignes éditoriales et enlèverait la différenciation entre les chaînes", assure-t-elle. Les services des sports, l'international et l'investigation ont déjà été regroupés sur les trois antennes. Les syndicats demandent d'ouvrir les discussions en amont de ces décisions.