Quand la presse est empêchée de "chercher la vérité". Au lendemain de la remise en liberté de la journaliste d'investigation Ariane Lavrilleux ("Disclose", "Complément d'enquête"), Ismaël Halissat, Fabien Leboucq et Antoine Schirer, tous trois journalistes à "Libération", ont été convoqués puis entendus en tant que suspects sous le régime de l'audition libre, ce jeudi 21 septembre 2023, par la brigade criminelle de la police judiciaire de Lille, dans le Nord. "Dans leur enquête", précise le quotidien, "les journalistes de 'Libération' soulignent les manquements de l'IGPN et de la juge d'instruction dans la conduite des investigations concernant la mort d'Amine Leknoun", précisait, hier la Société des journalistes et du personnel de "Libération".
Les motifs d'infractions retenus – "violation du secret de l'instruction", "recel de violation du secret de l'instruction" et "diffamation publique à raison de la fonction ou de la qualité de dépositaire de l'autorité publique" – visent la publication d'une "série d'articles sur la mort d'Amine Leknoun, un Roubaisien tué par un policier de la BAC, à Neuville-en-Ferrain (Nord)", contextualisent de concert la SJPL et la direction dans un communiqué.
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Scandalisées par de telles pratiques, ces dernières dénoncent "une procédure inadmissible et indigne d'un pays démocratique où la liberté de presse ne doit en aucun cas être entravée". Elles y voient "une nouvelle tentative d'intimidation", dans "la foulée de la perquisition et de la garde à vue" de la journaliste du site d'investigation "Disclose", Ariane Lavrilleux, remise en liberté ce mercredi 20 septembre 2023 après 39 heures de garde à vue.
Sollicitée par l'Agence France-Presse, la police judiciaire de Lille n'a pas réagi dans l'immédiat.