Non, rien de rien, non il ne regrette rien. Ce matin, Nicolas Dupont-Aignan, tête de liste Debout la France aux élections européennes, était l'invité des "Grandes Gueules" de RMC et RMC Story. Une intervention publique, une semaine jour pour jour après son vif accrochage avec Patrick Cohen et Anne-Elisabeth Lemoine sur le plateau de "C à vous". Traitant le journaliste de "macroniste" et de "cireur de pompes du pouvoir", Nicolas Dupont-Aignan avait provoqué la colère du chroniqueur de l'animatrice de France 5. "Vous allez devoir vous excuser sinon vous allez devoir quitter le plateau", avait répliqué Anne-Elisabeth Lemoine avant que l'interview ne soit arrêtée.
Si, depuis, Nicolas Dupont-Aignan a annoncé qu'il comptait saisir le CSA, l'homme politique a confié ce matin à Alain Marschall et Olivier Truchot qu'il "ne regrettait absolument pas" ses propos. "Je n'ai pas insulté, j'ai dit ce que pensent des millions de Français, assez, d'une certaine propagande de certains de vos confrères. J'étais très calme, contrairement à ce qui a été répété ici ou là. Je pense qu'il y a une lassitude très profonde dans le pays, non pas sur les journalistes - comme on ne dit pas les politiques - mais simplement sur certains de vos confrères qui sont dans la propagande permanente, dans le jugement permanent et qui se permettent sur le service public, quand on ose dire quelque chose sur eux, de prendre des grands airs", a-t-il expliqué, rappelant que Patrick Cohen était le premier à s'être levé mais assurant à tort que celui-ci avait quitté le loft.
Et s'il maintient l'appellation de "cireur de pompes", Nicolas Dupont-Aignan estime qu'elle n'est "pas très insultante". "J'ai beaucoup de confrères à vous qui m'ont envoyé des SMS en disant 'Vous avez dit tout haut ce que pensent beaucoup de la profession de Monsieur Cohen'", a-t-il ajouté. Le responsable de Debout la France a également profité de son passage aux "Grandes Gueules" pour expliquer son coup de gueule contre Patrick Cohen. Estimant "normal" qu'il apporte une contradiction, il assure que le journaliste avait qualifié Jean-Luc Mélenchon "ou quelqu'un d'autre", à l'époque de la matinale de France Inter, de "malade". Une affirmation très imprécise qu'aucun élément ne peut étayer. Toutefois, Nicolas Dupont-Aignan dément toute préméditation.
"Si vous regardez l'émission 'C à vous' sur plusieurs semaines, regardez la partialité de cette émission. C'est incroyable !", a-t-il maintenu, expliquant avoir voulu apporter "une autre voix" en se rendant dans le programme d'Anne-Elisabeth Lemoine. "C'est quand même le service public. C'est le contribuable qui paye cette chaîne. C'est comme sur certaines chaînes du service public où il y a une telle disproportion de temps d'antenne entre les partis politiques... C'est ahurissant !", a-t-il assuré, ayant "tous les chiffres". "Tout le monde voit que c'est déséquilibré à un point que ça n'a jamais été. Peut-être sous l'ORTF ou De Gaulle...", a ajouté Nicolas Dupont-Aignan, accusant "C à vous" d'avoir "fait venir pendant toute la semaine des invités pour dire que Monsieur Dupont-Aignan est un horrible monsieur".
"Je ne cherche pas le clash pour le clash, j'en ai rien à faire. Je cherche à ce qu'on puisse avoir dans notre pays un vrai débat, pas un faux débat", a tenté de se dédouaner Nicolas Dupont-Aignan, se targuant tout de même d'avoir reçu "des dizaines, des centaines, des milliers de messages de félicitations". Le fondateur de Debout la France a également tenu à s'en prendre à RTL, qui affirmait hier que nombre de ses soutiens étaient déçus de la recherche du clash et du buzz de leur responsable. "Ca m'a donné envie de pleurer", a-t-il déclaré, assurant que le témoin de RTL avait été "viré" en raison d'un mauvais comportement. "Vous croyez que votre confrère de RTL aurait pu appeler en disant 'Je voulais juste vérifier mon information' ? Après je donnais mon avis, il était libre de ne pas me croire. Non. Ca veut dire quoi ? Je vous avoue, hier, je n'avais pas le moral. Utiliser un incident sans vérifier ses sources pour décrédibiliser un bonhomme qui a osé s'attaquer à l'un des leurs, ce n'est pas bien et ça aggrave le fossé entre les Français et la presse", a regretté Nicolas Dupont-Aignan, répétant malgré tout que tous les journalistes "ne sont pas pareils".