Thierry Ardisson répond vivement au Conseil supérieur de l'audiovisuel. Aujourd'hui, l'institution présidée par Olivier Schrameck a annoncé au "Parisien" l'ouverture d'une procédure après la diffusion d'une séquence samedi 23 septembre dans "Salut les Terriens !" sur C8. Au cours de cette dernière, Laurent Baffie avait remonté la jupe de Nolwenn Leroy, invitée de l'émission.
"Il faut du cul !", avait justifié le trublion, présentant son geste comme un moyen de faire monter l'audience de l'émission. "Je tiens à préciser que je laisse faire parce que c'est Laurent. C'est mon ami", avait réagi la chanteuse après avoir éclaté de rire, non sans finalement enlever la main de Laurent Baffie. La séquence (ci-dessous à partir de la 30e seconde) n'a en tout cas pas fait rire de nombreux téléspectateurs qui l'ont fait savoir au CSA sur les réseaux sociaux, poussant ce dernier à se saisir de l'affaire.
La décision du CSA a mis hors de lui Thierry Ardisson. "Je trouve cela incroyable ! C'est Orwell ! On rêve !", a-t-il réagi dans un communiqué. L'animateur de "Salut les Terriens !" a ensuite violemment taclé l'institution d'Olivier Schrameck. "Je suis un citoyen français qui répond aux lois de mon pays. Si une association de lutte contre le remonté de jupe m'attaque, très bien. Mais, moi, le CSA, je ne reconnais pas cette juridiction intermédiaire (le CSA est une autorité administrative indépendante, ndlr) ! Le truc coûte 40 millions d'euros par an à la collectivité nationale, au moment où on ampute le budget de France Télévisions de 80 millions d'euros !", a-t-il dénoncé.
Et l'animateur de C8 d'enfoncer le clou : "Le CSA s'appuie sur des signalements, je déteste ce système de dénonciation anonyme. On se croirait en 1942, époque où les Français avaient déjà une fâcheuse tendance à dénoncer", a-t-il ajouté. Thierry Ardisson a enfin assumé la diffusion de cette séquence enregistrée le jeudi précédant la diffusion de l'émission. "Je fais ce que je veux ! C'était une blague entre Laurent Baffie et Nolwenn Leroy qui sont par ailleurs très très potes !", a-t-il relativisé.
Si l'ouverture par le CSA d'une instruction ne signifie évidemment pas l'identification d'un manquement, ni même le prononcé d'une sanction, elle pourrait cependant représenter une très mauvaise nouvelle pour C8, la personnalité juridique sur laquelle le CSA a autorité. En effet, si les Sages de l'audiovisuel identifient dans cette séquence un manquement, celui-ci pourrait fortement être une méconnaissance par la chaîne de son obligation de "lutter contre les stéréotypes, les préjugés sexistes, les images dégradantes et les violences faites aux femmes".
Or, C8 a déjà été épinglée pour les mêmes raisons à deux reprises en moins d'un an. En novembre 2016, la chaîne avait ainsi écopé d'une mise en demeure après une séquence dans laquelle Jean-Michel Maire avait embrassé la poitrine d'une jeune femme contre son gré dans une émission animée par Cyril Hanouna. En décembre 2016, un manquement similaire avait été identifié par le CSA suite à une séquence de "Touche pas à mon poste" dans laquelleCyril Hanouna avait posé la main de Capucine Anav sur son sexe alors que celle-ci avait les yeux fermés. Appliquant la réglementation prévue en cas de récidive, le CSA avait alors ouvert une procédure de sanction contre C8, condamnant en juin dernier la chaîne du groupe Canal+ à être privée de publicité pendant quinze jours autour et dans l'émission "TPMP".
Si la séquence avec Laurent Baffie était épinglée pour les mêmes raisons, C8 se trouverait ainsi en position de multirécidiviste. La chaîne du groupe Canal+ pourrait alors difficilement échapper à l'ouverture d'une nouvelle procédure de sanction. Une sacrée tuile alors qu'elle s'évertue depuis plusieurs semaines à faire oublier les tourments du printemps dernier autour des émissions de Cyril Hanouna...