Le dossier LCI devrait encore faire couler beaucoup d'encre ces prochaines semaines. Un peu plus d'un mois après la décision du CSA de ne pas basculer la chaîne sur la TNT gratuite, Alain Weill, patron du groupe NextRadio TV (BFMTV, RMC) est revenu sur le sujet à l'occasion, ce midi, d'un déjeuner avec la presse. "J'ai cette conviction que LCI ne s'arrêtera pas, a-t-il expliqué. Mais si je me trompe, nous respecterons l'engagement que vous avons pris vis à vis des salariés de LCI". A savoir le recrutement d'un tiers d'entre eux. Cette proposition, faite au CSA en juillet, avait été fustigée par Nonce Paolini, patron de TF1. Pour BFMTV, Alain Weill avait prévu de recruter 25 personnes la saison prochaine. "L'engagement que nous avions pris nous amènera peut-être à aller plus loin", a-t-il indiqué ce midi.
Le patron de la chaîne info a par ailleurs répondu à Nonce Paolini, qui avait accusé ses journalistes de faire une campagne anti-LCI à l'antenne. "Aucune instruction n'a jamais été donnée à qui que ce soit pour tenir sur l'antenne des propos à l'encontre du passage de LCI en gratuit, a-t-il expliqué. En revanche, Nonce Paolini a pris 8 minutes de l'antenne de TF1, ce qui n'était pas un très bon signal". Alain Weill fait référence à l'intervention du patron de la Une le soir même de la décision du CSA.
A quatre mois de l'échéance, Nonce Paolini va-t-il fermer LCI, comme il menace de le faire ? A partir du 1er janvier 2015, LCI n'aura plus de modèle économique viable. Les maigres recettes publicitaires ne compenseront pas la perte de la redevance versée jusqu'alors par les distributeurs comme Canalsat. Que faire ? Continuer à financer une chaîne qui perd de plus en plus d'argent ou imaginer un plan de relance afin, dans quelques mois, de reproposer la candidature de LCI à la TNT gratuite comme le CSA encourage TF1 à le faire ?
Pour que LCI puisse un jour basculer sur la TNT gratuite, les conditions économiques, disent les Sages, doivent être plus favorables. Mais tous les indicateurs de l'économie française sont au rouge aujourd'hui et les observateurs sont pessimistes quant à la reprise à court terme du marché publicitaire. Autre option, vendre la chaîne. Plusieurs groupes dont Le Monde et Le Télégramme se sont manifestés pour le rachat. Mais comment vendre une marque forte à un groupe qui pourrait, dans quelques mois ou années, obtenir son passage sur la TNT gratuite ? L'échec serait double pour le patron de la Une.