Selon ses propres mots, il peut "paraître prétentieux". Alexandre, 35 ans, ostéopathe parisien et père de deux petites filles, est un compétiteur dans l'âme. Dès le premier épisode de "Koh-Lanta : la tribu maudite", on le découvre taquin, menaçant gentiment Ugo, pourtant capitaine de son équipe, de l'éliminer du jeu. Dans un nouvel épisode diffusé ce mardi 27 août sur TF1, le trentenaire révèle une personnalité affirmée, s'agaçant contre Lola, forte de tête des Jaunes, ou encore se retournant contre la stratégie des garçons de son équipe en vue du conseil. Pour Puremedias.com, il a accepté de livrer son état d'esprit en ce début d'aventure.
Propos recueillis par Bruna Fernandez
Puremédias : Qu'est-ce qui vous a poussé à vous inscrire à 'Koh-Lanta' ?
Alexandre : Mon meilleur ami. On était au restaurant et il m'a posé la question de quand est-ce que je ferai 'Koh-Lanta'. J'avais toujours eu dans l'idée d'y prendre part, je me voyais bien participer à cette aventure, et à ce jeu. Maintenant, je n'avais jamais passé le cap de l'inscription. Mon meilleur pote m'a un petit peu mis sous le fait accompli, et je lui ai dit, 'vas-y, je le fais et on verra'. Quand j'ai appris que j'y allais, j'étais content et en même temps assez stressé aussi puisque je me lançais dans une aventure que j'avais uniquement vu à la télé et auquel je n'avais pas plus réfléchi que ça.
Pourquoi votre meilleur ami voulait-il vous voir dans ce programme ?
Il sait que je regarde, et il sait que j'aime cette émission, et il sait que les jeux de stratégie sont des jeux qui me plaisent. Et dans la vie de tous les jours, lui et moi, on est toujours dans la compétition dans l'idée de 'je vais faire mieux que toi'. Et c'est exactement ce qu'il m'a dit après ma première épreuve 'des cocos' (Alexandre a fait partie des deux meilleurs joueurs de son équipe, ndlr). Il m'a dit 'Ah, j'aurais aimé faire ce jeu, parce que, voilà, je t'aurais battu'" (rires).
Dès votre portrait, on voit que d'ailleurs que vous vous affichez comme stratège, pourquoi avoir fait ce choix ?
Mon inflexion est un peu sur la blague et le jeu parce que je sais que ça me correspond et entre guillemets que je suis ici pour ça, pour jouer, parce que j'aime jouer. Mon jeu préféré de société, c'est le jeu du loup-garou, où on doit jouer un rôle et réussir à aligner les autres et à les entourlouper pour rester vivants le plus longtemps possible et finir par soit trouver les loups, soit effectivement manger tous les villageois. Donc voilà, c'est un jeu qui se joue beaucoup sur ce que les uns et les autres peuvent dire et c'est quelque chose qui ne me plaît pas mal.
Vous n'aviez pas peur que ce profil de stratège se retourne contre vous ?
En fait, il y a une nuance. Il y a effectivement un portrait que vous avez vu où je m'affirme comme stratège, mais maintenant sur l'île, je dégageais ça involontairement. Je ne me suis jamais affirmé comme stratège, mais comme j'étais peut-être un petit peu réservé, sur la retenue et à analyser beaucoup, les gens se sont mis à dire que j'étais stratège. Et puis quand vous regardez comment ils sont gaulés tous les mecs, ils sont soit hyper grands et mastock, soit petits et musclés. Moi je ne suis ni grand ni musclé. Donc à un moment donné, il fallait bien que j'ai autre chose. Donc ils se sont dit, 'bon ben lui, il est gaulé comme je ne sais pas quoi, forcément il a d'autres qualités ou défauts, mais il a dû être pris pour autre chose'. On ne peut pas gagner un jeu en étant que stratège, en tout cas c'est rare. Il faut quand même être assez polyvalent, que ce soit un peu en stratégie, un peu en vie camp et un peu en épreuve.
Avec Sarah, vous avez su offrir la victoire à votre équipe dès la première épreuve, l'aspect sportif est tout aussi important pour vous ?
Oui, c'est le côté compétition, autant dans la stratégie que l'aspect côté sportif avec les épreuves, qui me plait. L'aspect sportif est évidemment important. En fait, c'est surtout mon esprit compétiteur qui est important. Je vais participer à une course ou je ne fais pas du sport juste pour, on va dire, simplement me dépenser. Il y a un certain esprit de compétitivité et j'ai envie effectivement de performer.
Faites-vous aussi preuve de stratégie sur les épreuves ?
Oui. Sur l'épreuve des cocos, on ne m'entend pas hurler, mais à chaque fois que je mets une coco, je hurle pour affaiblir psychologiquement l'autre équipe. Et je chargeais aussi spécialement Frédéric pour que leur chef d'équipe lâche d'abord le panier plutôt que l'autre binôme. Ce que je voulais, c'était qu'ils aient le moins d'assurance possible. Dans le jeu, ça a un double impact. Non seulement ça me motive pour continuer à les mettre, mais en plus de ça, je sais que ça peut énerver les autres. Donc si moi ça me terre, mais que ça fragilise l'autre, je ne vais pas m'en passer.
Dans ce même épisode, on vous voit dire à Ugo qu'il "ne gagnera pas une deuxième" fois. Pourquoi lui avoir révélé vos plans comme ça ?
Alors c'est très simple. Dans le premier épisode, un certain nombre d'aventuriers ont fait des éloges à Ugo et Frédéric, à juste titre, car ce sont des candidats emblématiques. Et j'ai voulu prendre le contre-pied. J'ai voulu dire à Ugo que si les autres aventuriers le regardaient avec des grands yeux plein d'amour, y compris moi, il ne faut pas oublier qu'on est là dans un jeu et que je le prends comme un candidat lambda, mais un peu plus dangereux, parce que je sais qu'il est doué dans les épreuves. En orientation et sur les poteaux, je pense qu'il est presque injouable. Donc quoi qu'il arrive, je lui préviens que je ne l'oublie pas.
Mais c'était fait avec de l'humour, avec un fond de vérité certes, mais on voit bien que je lui ai dit avec le sourire et il le prend avec le sourire. Il a beaucoup de second degré et je suppose qu'il a compris qu'il y avait de l'ironie à ce moment-là, tout en sachant que pas seulement. Il y a une petite stratégie derrière, mais c'est une manière de le taquiner, je le fais aussi avec d'autres candidats, qui aime bien châtie bien on va dire.
Quelle a été votre réaction en découvrant la participation d'Ugo et Frédéric au début ?
Je n'ai pas été ravi... Je n'ai pas été ravi de voir deux aventuriers, surtout ces deux-là, parce qu'effectivement, ils avaient été forts et appréciés. Et donc, ça allait être difficile de pouvoir les éliminer, en tout cas, ça allait probablement modifier mon jeu. Quand on arrive sur l'île, après qu'on ait sauté du bateau et qu'on ait vu Ugo et Frédéric arriver, je me fais un avis personnel de chacun en me demandant quel serait le potentiel gagnant et lequel je vais devoir sortir. En gros, ceux que j'estime être des potentiels gagnants sont pour moi des dangers, même si je sais que dans le fond, ce sont des personnes avec qui je peux m'entendre.
Pourtant on voit bien qu'ils ne sont pas en danger lors de leurs deux premiers conseils respectifs. Pensez-vous que certains candidats avaient peur d'écorner leur image en les éliminant ?
Ah non, pas du tout. Personne n'a dit 'je n'ai pas envie d'éliminer Ugo ou Frédéric pour mon image'. À aucun moment. Mais je sais par contre, que moi, si je m'attaque à Ugo, je vais forcément empiéter sur mon image à l'intérieur du jeu, pour les autres candidats. Mais je m'en fiche. Je ne suis pas là pour l'image, je suis là pour le jeu.
Dans le deuxième épisode, vous perdez l'épreuve d'immunité, et Ugo et Gustin vous demandent de rester entre garçons et éliminer Marie. Mais vous refusez, et votez contre Ari. Pourquoi ce choix ?
Effectivement, d'un côté, cette stratégie m'embête, mais de l'autre, elle m'arrange aussi. C'est-à-dire que je ne vois pas pourquoi on ferait un truc fille-garçon. On le voit chaque année dans 'Koh Lanta'. À ce moment-là, l'équipe des jaunes a sorti une fille, ils passent à plus de garçons que de filles. Ils ont viré une fille en premier. Et puis au duel contre Ilyesse, ils envoient une autre fille. Et je me dis, 'on ne va pas aussi nous sortir une fille'. J'estime que Ari est moins performant. Et a moins la hargne sur les épreuves.
Par exemple, à un moment donné sur l'épreuve des catapultes, je donne un conseil à Ari, comme quoi il faut qu'il tire un peu plus sur sa gauche. Et il me pose la main sur l'épaule en me disant 'c'est ce que j'ai fait' avec un petit sourire. Et moi je suis déchaîné sur cette épreuve. Je suis frustré de ne pas y arriver. Et voilà, ça a été le truc qui m'a fait dire qu'il n'était pas dedans. C'est qu'il m'a répondu avec nonchalance sur un petit conseil, que je ne pense pas en plus être déplacé.
Comment se sont passées les négociations ?
Les garçons viennent me voir du but en banc. On me dit, 'solidarité masculine, on reste entre nous'. Non, je ne suis pas forcément d'accord avec ça. D'autant plus que je sais que, potentiellement, je peux être dans le viseur. Parce que, forcément, toutes les stratégies et le côté un peu taquin, et comme beaucoup de saisons de 'Koh-Lanta', les stratèges ne font pas long feu.
J'ai donc entendu mon nom circuler. Je suis allé voir les filles, une après l'autre, à des moments isolés où je leur ai posé la question. Et si effectivement j'étais un danger pour elles, et si elles avaient l'intention de voter contre moi, je prêchais un peu le faux pour faire voir le vrai. Je ne me suis pas senti plus en danger que ça, mais je sais que mon nom avait quand même circulé. Et que les filles hésitaient entre Ari et moi. Et donc le fait de préciser que j'allais voter Ari, leur j'ai squeezé mon nom de la tête.
