Ça coince entre Altice et Disney aux États-Unis. Depuis le rachat en 2015 de Cablevision System, devenu Optimum, et de Suddelink Communications, placés sous la bannière Altice USA, le groupe piloté par Patrick Drahi est devenu le quatrième cablo-opérateur américain, fort d'un portefeuille de 4,6 millions d'abonnés. Depuis l'introduction à Wall Street d'Altice USA, la multinationale ne cache désormais plus ses ambitions sur le continent de l'Oncle Sam, la rumeur prêtant même à Altice une velléité de rachat de Charter, le numéro deux du marché.
Dans ce contexte, un petit caillou nommé Disney vient de se glisser dans la chaussure d'Altice. La filiale américaine du groupe dirigé par Patrick Drahi ne parvient actuellement pas à prolonger l'accord de distribution des chaînes Disney, qui arrive à échéance en fin de semaine, sur le réseau Optimum. En creux, Altice reproche à Disney de réclamer un tarif trop élevé. "Nous souhaitons proposer ESPN, les autres chaînes de sport du groupe, ABC et Disney, à des tarifs raisonnables. Nous avons déjà augmenté notre offre" a notamment déclaré Altice à Reuters.
Les deux parties n'ont plus que quelques jours pour se mettre d'accord. En cas de perte du droit de distribution des chaînes Disney, Altice USA pourrait y laisser quelques plumes. Parmi l'éventail de chaînes qui composent le groupe Disney, la chaîne sportive ESPN, bien qu'en perte de vitesse, reste un actif décisif. Le groupe de divertissement semble en être parfaitement conscient puisqu'il réclamerait une somme "exorbitante" - selon les dires d'Altice - à l'opérateur pour que celui-ci puisse la distribuer.
Pour rappel, cette crise intervient alors que Disney poursuit actuellement une stratégie de diffusion complètement repensée. En août dernier, la compagnie a annoncé son intention de lancer une plateforme de streaming à l'horizon 2019 aux Etats-Unis et à l'étranger. Par ailleurs, une nouvelle plateforme de streaming centrée sur le sport autour d'ESPN sera créée la semaine prochaine. Objectif : s'adapter aux nouveaux modes de consommation et compenser la perte de revenus générée par la baisse des abonnements et des recettes publicitaires.