Une atteinte à sa réputation et à sa présomption d'innocence. Tels sont les arguments qui ont été avancés par Eric Zemmour lors d'un recours formulé devant le Conseil d'Etat. Ce recours visait à suspendre l'amende infligée par le Conseil supérieur de l'audiovisuel à la chaîne CNews le 21 mars dernier, à hauteur de 200.000 euros, suite aux propos tenus à l'antenne par le polémiste star contre les mineurs isolés.
Mais mercredi dernier, la haute juridiction a rejeté la requête en estimant que l'amende "ne cause par elle-même aucun préjudice au requérant", comme le rapporte "Le Monde" aujourd'hui, qui précise que l'amende du CSA vise la chaîne d'information du groupe Canal+ pour non maîtrise de l'antenne et non pas Eric Zemmour.
Dans "Face à l'info" le 29 septembre 2020 - une émission enregistrée - Eric Zemmour avait notamment déclaré à propos des mineurs isolés présents sur le sol français : "Ils sont voleurs, ils sont assassins, ils sont violeurs, c'est tout ce qu'ils sont. Il faut les renvoyer". Une enquête pour "provocation à la haine raciale" et "injures publiques à caractère raciste" a été ouverte cet automne par le parquet de Paris.
Pour justifier sa sanction financière, le gendarme de l'audiovisuel avait estimé que "quand bien même ces propos ont été tenus dans le cadre d'un débat en lui-même légitime sur la politique d'accueil des mineurs étrangers isolés en France et sur la politique d'immigration, ils ont été de nature à inciter la haine envers les mineurs étrangers isolés et ont véhiculé de nombreux stéréotypes particulièrement infamants à leur égard, de nature à encourager des comportements discriminatoires".
Dans un communiqué publié dans la foulée, le groupe Canal+ avait affirmé sa volonté de "mettre en oeuvre les voies de recours possibles dans les plus brefs délais". Parmi elles, figurait un recours devant le Conseil d'Etat. Selon "Le Monde, le CSA n'a pas été informé d'un éventuel recours à ce stade.