Nonce Paolini est en colère. Le PDG du groupe TF1 a été amené à commenter hier l'annonce erronée de la mort de Martin Bouygues, le patron de sa maison mère. Hier après-midi, l'AFP a en effet annoncé à tort le décès de l'homme d'affaires français, une information reprise rapidement par la plupart des médias français dont puremedias.com.
"On est tous très très heureux et soulagé de savoir Martin en pleine forme", a commenté Nonce Paolini sur Europe 1. "Tout va bien mais ça a été des minutes horribles, un moment très dur à vivre quelque chose qui est totalement absurde", a-t-il raconté.
"Ce qui est terrible dans cette histoire, c'est que cela démontre à quel point on peut diffuser des informations fausses quand on ne fait pas bien son métier de journaliste, par défaut de vérification", a dénoncé Nonce Paolini. "J'imagine que c'est la course au scoop qui fait que chacun est prêt à raconter n'importe quelle bêtise pour être le premier à la raconter en espérant qu'elle est vraie. On peut aussi sortir des choses atroces comme celle qu'on vient de connaître et qui confine au ridicule après coup", a ajouté le PDG de TF1. Avant de conclure : "C'est lamentable et pas très professionnel".
Cette fausse information semble en fait être la conséquence d'un terrible quiproquo. D'après les premiers éléments recueillis par Le Monde, une information faisant état du décès de Martin Bouygues dans l'Orne serait parvenue à l'AFP samedi à la mi-journée. La rédaction en chef a alors contacté son bureau à Rennes, dont dépend le département de l'Orne, pour vérifier cette information.
Les journalistes sur place sont alors entrés en contact avec Michel Julien, le maire de Saint-Denis-sur-Sarthon, une commune voisine de La Roche-Mabile, où le PDG a une résidence. Ce dernier a alors confirmé la mort d'un certain Monsieur Martin, parlant d'un des habitants de sa commune. Pensant visiblement qu'il parlait de Martin Bouygues, les journalistes AFP de Rennes ont alors envoyé une dépêche à Paris confirmant la mort de l'homme d'affaires. Celle-ci a ensuite été immédiatement publiée et reprise dans la foulée par la plupart des médias dont le propre site de TF1. Avant que l'AFP ne réalise son erreur et n'envoie un démenti.
L'AFP, qui édite près de 5.000 dépêches par jour, a présenté dans la foulée ses excuses et annoncé l'ouverture d'une enquête interne sur l'origine de cette terrible erreur. "Il est évident qu'il aurait fallu, à ce moment, attendre la confirmation du groupe Bouygues", a estimé hier Michèle Leridon, directrice de l'information de l'AFP, dans Le Monde. Evoquant une "débâcle", cette dernière a annoncé que "les règles rédactionnelles élémentaires dans ce type de situation, ainsi que les procédures de validation" allaient "être rappelées" aux journalistes de l'agence.