Denis Robert veut tourner la page. Recruté en avril 2019 pour prendre la tête du "Média", web-télé proche de La France insoumise co-fondée en 2018 par Henri Poulain, Gérard Miller et Sophia Chikirou, il a en été licencié en octobre dernier pour faute grave en raison selon lui de la publication sur Youtube d'une vidéo mettant sur la place publique des dissensions internes. Des dissensions qui ne sont pas les premières du genre pour le jeune site, compte tenu du départ contraint de l'ex-responsable, Sophia Chikirou il y a deux ans. Le scénario s'est répété en 2020 pour Denis Robert, qui a porté l'affaire devant les prud'hommes et se confie dans une interview à "Télérama".
"On m'a fait un vrai procès stalinien. Sur le respect des procédures et de la convention collective, 'Le Média' s'est comporté comme le pire des patrons voyous, que l'on dénonce régulièrement à l'antenne", déplore celui qui était devenu le troisième directeur de la rédaction du "Média", après les départs de Sophia Chikirou et d'Aude Lancelin. "On était venu me supplier de rejoindre l'équipe à la suite d'une énième crise, qui avait entraîné le départ d'Aude Lancelin", rappelle Denis Robert auprès de nos confrères.
Aude Lancelin a lancé en juin 2019 son propre média audiovisuel en ligne, "Quartier Général", un exemple qui a visiblement inspiré Denis Robert, qui annonce le lancement prochain d'une web-télé baptisée "Blast". "Je respecte totalement ce que fait Aude Lancelin, j'espère juste qu'on aura un peu plus de moyens", confie dans "Télérama" celui qui a révélé au grand public l'affaire Clearstream.
"Blast" verra le jour sous la forme d'une société coopérative d'intérêt collectif (SCIC) à but non lucratif. Toute personne qui le souhaitera pourra devenir sociétaire en achetant une part sociale à 5 euros. Denis Robert promet "de l'investigation, des chroniques, des débats, des émissions culturelles, des reportages sur le monde du travail...". "Je m'inscris dans la continuité de ce que j'ai fait au 'Média'", assure le journaliste. Une campagne de financement participatif verra le jour avant la fin de l'année pour un lancement prévu début 2021. "On table sur un budget de 2 millions d'euros en année un. Une vingtaine de personnes travaillent sur le projet", précise Denis Robert.