La pilule n'est définitivement pas passée. Alors que l'annonce d'un changement de formule pour "C'est encore nous" va bientôt avoir un mois, la colère ne retombe pas chez France Inter. C'est au tour des syndicats de faire pression sur la direction de la station. Dans un communiqué intitulé, "Jusqu'où ira le mépris", cosigné par la CFDT Radio France, la CGT Radio France et Radio France Sud, Adèle Van Reeth est rhabillée pour l'hiver.
"Le bobard public est-il désormais permis pour justifier les modifications de grilles de programmes sur nos antennes", se questionnent les syndicats. En cause, une interview de la patronne de la station au "Monde", où elle a mentionné les audiences de l'émission pour justifier son passage de quotidienne à hebdo. "Les chiffres d'audience de son émission étaient en baisse depuis quelques années. Il n'aurait pas été responsable de laisser les choses se déliter", a effectivement mis en avant la directrice en interview. Les représentants du personnel ont donc sorti la calculette.
"La réalité dit le contraire : d'1.210.000 auditeurs en 2018, l'émission est passée à 1.253.000 auditeurs lors de la dernière vague de 2023, avec plus de 100.000 nouveaux auditeurs cette saison", mettent en avant les syndicats, citant des données de Médiamétrie.
Cette prise de parole d'Adèle Van Reeth qualifiée de "grossière erreur" est "d'autant plus insupportable qu'elle arrive après plusieurs semaines très difficiles pour l'équipe, qui tente de garder le cap dignement et refuse de s'exprimer sur le sujet". Notons que les syndicats ont pu passer à côté des nombreuses blagues de Waly Dia à propos de la situation.
Les représentants des salariés disent ne pas pouvoir "rester silencieux". "Le mépris et la violence avec laquelle cette émission est déplacée, soudainement, sans transparence auprès de l'équipe, sont inacceptables", dénoncent-ils, avant de confirmer que les membres de l'émission étaient opposés au passage de l'émission en hebdo - ou du moins que ce changement n'est pas de leur fait. A leurs yeux, cette "violence" est un symptôme d'un "malaise systémique" nourri au sein de la station. A l'approche de l'été, la situation semble définitivement tendue chez la première radio de France.