Cinq dimanches sans "Journal du dimanche" se seront écoulés la semaine prochaine. La rédaction du journal dominical a voté la reconduction de son mouvement de grève ce samedi 22 juillet 2023. La quasi-totalité des journalistes (98%) ont voté en faveur de la reconduction de l'arrêt de travail jusqu'au mardi 25 juillet.
Le 22 juin dernier, les journalistes avaient voté à 99% la grève pour exprimer son opposition au recrutement de Geoffroy Lejeune en tant quedirecteur de la rédaction. Ulcérés d'avoir "appris par voie de presse" la nomination officielle de Geoffroy Lejeune, les journalistes du "JDD" avaient ensuite reconduit, pour la première fois d'une longue série de reconduction, leur mouvement en protestation à l'arrivée de l'ex-directeur de la rédaction de "Valeurs actuelles" à la tête de la rédaction. "Avec cette annonce, un cap a été franchi dans le refus du dialogue et le manque de considération à l'égard de celles et ceux qui fabriquent ce journal", déploraient-ils, regrettant que le journal ne paraisse ni en version papier ni en version numérique "pour la deuxième fois de son histoire".
Quatre semaines plus tard, la situation semble proche du statu quo. "La rédaction réitère ses deux revendications", insistent les rédacteurs dans le communiqué de la SDJ officialisant la reconduction de leur mouvement. Ils demandent à la direction du journal de renoncer "à la nomination de Geoffroy Lejeune, dont les valeurs sont en totale contradiction avec celles du JDD" ainsi "qu'elle offre aux journalistes des garanties d'indépendance juridiques et éditoriales".
Dans un entretien au "Figaro" en juin, Arnaud Lagardère avait assuré qu'il ne ferait pas marche arrière. "Voyons Geoffroy Lejeune à l'oeuvre et laissons-lui du temps", avait-il demandé. Quant à laisser aux employés du "Journal du dimanche" leur mot à dire sur la personne qui les chapeaute ? Hors de question. "Je peux difficilement m'extraire de mon rôle d'actionnaire, car les titres de presse sont aussi des entreprises. Ce n'est pas sain de penser qu'il n'est pas prioritaire pour un journal d'arriver à l'équilibre financier", avait-il répondu.
Souvent comparé avec les grèves d'Europe 1 en 2021 et d'I-Télé (devenu CNews, propriété de Vivendi), qui se sont conclues par des départs massifs, le mouvement dépassera ce dimanche les 31 jours d'arrêt de travail des journalistes de la chaîne télévisée par rachetée par le groupe Bolloré en 2016.
Mercredi 19 juillet, des députés issus de huit groupes politiques, excepté le Rassemblement National et Les Républicains, ont présenté une proposition de loi sur le sujet. Emmanuel Macron a de son côté officialisé le lancement en septembre d'états généraux de l'information, attendus depuis un an.