Faut-il ou non montrer le visage des terroristes dans les médias ? Depuis plusieurs semaines, le débat autour de cette question est vif, alors que la France est désormais la cible régulière d'attentats revendiqués par l'organisation Etat islamique. Il a été une nouvelle fois relancé par l'attaque commise hier par Adel Kermiche dans une église de Saint-Etienne-du-Rouvray en Seine-Maritime.
"Le Monde" a désormais décidé de ne plus publier les photos des terroristes ayant commis des attentats. C'est ce qu'a expliqué aujourd'hui Jérôme Fenoglio, directeur du "Monde", dans un long éditorial intitulé "Résister à la stratégie de la haine". Selon lui, les "sites et journaux" ne peuvent "s'exonérer d'un certain nombre d'introspections".
"Depuis l'apparition du terrorisme de l'EI, 'Le Monde' a plusieurs fois fait évoluer ses usages. Nous avons notamment décidé de ne plus publier d'images extraites des documents de propagande ou de revendication de l'EI", a expliqué Jérôme Fenoglio. "A la suite de l'attentat de Nice, nous ne publierons plus de photographies des auteurs de tueries, pour éviter d'éventuels effets de glorification posthume. D'autres débats sur nos pratiques sont en cours", annonce le patron du "Monde".
Le quotidien n'est pas le seul média à avoir choisi de ne pas montrer le visage du terroriste ayant commis l'attaque d'hier. D'autres quotidiens comme "Libération" - qui avait pourtant montré en Une le visage du terroriste ayant commis l'attaque à Nice à la mi-juillet - ont cette fois décidé de ne pas diffuser sa photo.
C'est aussi le cas du "Figaro" qui ne montre pas ce matin le visage d'Adel Kermiche. Ce dernier n'était pas non plus visible sur les chaînes info BFMTV, iTELE et LCI ce matin. Une photo du terroriste a en revanche été affichée par "Le Parisien" dès hier soir sur son site internet. Son visage à tout âge est aussi largement visible sur les réseaux sociaux et dans plusieurs titres de la presse internationale, notamment britannique.