Le 28 décembre dernier, Vincent Maraval publiait une tribune assassine sur le monde du cinéma dans les colonnes du Monde. "L'année du cinéma français est un désastre, tous les films français de 2012 dits importants se sont 'plantés', perdant des millions d'euros". "Dany Boon, par exemple, ce chantre de la France profonde qui vit à Los Angeles, obtient des sommes qui laissent un Gérard Depardieu sur le carreau, ratatiné. 3,5 millions d'euros pour Un Plan parfait, dont les entrées ne seront pas suffisantes pour payer son salaire !", affirmait-il, dénonçant les cachets parfois astronomiques des acteurs français.
Franck Dubosc avait déjà réagi dans Nice Matin, jugeant "très honnêtement qu'aucun acteur ne mérite d'être payé autant, comparé à d'autres métiers". "Mais si on nous donne l'argent, on le prend !", avouait-il, considérant que Vincent Maraval "était un peu amer d'avoir payé cher des acteurs qu'il n'a pas rentabilisés." En pleine promotion du film "Le grand méchant loup" dans lequel il incarne Philippe, un quadragénaire infidèle, Benoît Poelvoorde a lui aussi tenu a réagir à la tribune de Vincent Maraval dans une interview accordée à Cine Télé Obs.
Si Franck Dubosc avait pesé ses mots, ce n'est pas vraiment le cas de Benoît Poelvoorde. "Maraval distribue des films américains mais veut nous donner des conseils. On ne répond pas à ses désirs, il incrimine les acteurs", indique-t-il, avant de dénoncer à son tour : "Pour moi, il s'agit d'un faux débat, assez médiocre entre parenthèses, d'un discours de concièrge qui active le populisme". Concernant les prix souvent élevés des places de cinéma, Benoît Poelvoorde s'explique. "Les comédiens voleraient leur cachet aux spectateurs et à la culture avec un grand C ? L'argent vient des télés ; prenons-le, elles en gagnent".
Avant tout, Benoît Poelvoorde souhaite défendre son métier d'acteur, démentant fermement choisir les films en fonction du cachet. "Sa tribune ressemble à une chasse aux sorcières. Elle sous-entend que nous ne méritons pas nos cachets, or un acteur ça n'a pas de prix. (...) Je viens de tourner deux films où il y avait zéro balle. J'ai pris zéro balle", avoue-t-il.