Une Une qui divise. Ce mercredi, "Les Inrocks" a provoqué une controverse sur les réseaux sociaux avec sa couverture consacrée à l'ex-leader de Noir Désir, Bertrand Cantat, à l'occasion de la sortie de son album solo en décembre. Plusieurs personnalités sont montées au créneau et ont dénoncé le choix du magazine de donner à nouveau la parole au meurtrier de Marie Trintignant en 2003, condamné à huit ans de réclusion et en liberté totale depuis 2011.
Très agacé, le réalisateur Mathieu Kassovitz a posté un message virulent sur son compte Twitter à l'encontre des "Inrocks". "Vachement rock and roll votre couv'. C'est pas le fils de pute qui a tué la fille de mon ami avec ses poings ? J'adore votre côté provoc' (sic)", a lâché l'acteur-réalisateur. Marlène Schiappa, la secrétaire d'Etat chargée à l'Egalité entre les femmes et les hommes, s'est aussi indignée à ce sujet : "Et au nom de quoi devons-nous supporter la promo de celui qui a assassiné Marie Trintignant à coups de poings ? Ne rien laisser passer."
L'ancienne ministre de la Famille, sous la présidence de François Hollande, Laurence Rossignol, s'est révoltée un peu plus tôt lors de la révélation de la Une de l'hebdomadaire. "Réunir sur une même couverture Cantat et Orelsan qui chante 'je vais te marie-trintigner', il fallait oser. Honte à ce magazine", a-t-elle écrit, évoquant un titre d'Orelsan pour lequel le rappeur avait été poursuivi et relaxé en février 2016. La cour avait estimé que le rap est "par nature un mode d'expression brutal (...) qui se veut le reflet d'une génération désabusée et révoltée".
Enfin, Nadia Daam, la journaliste de Slate et Europe 1, connue pour ses nombreuses prises de position tranchées, a rédigé sur le réseau social Twitter tout un argumentaire expliquant "pourquoi cette Une et l'interview sont littéralement à gerber". De plus, elle a remanié la première page de couverture, remplaçant les citations de l'artiste par ses propos à la justice après le meurtre de Marie Trintignant.