La crise à l'UMP suite à l'affaire Bygmalion est le sujet numéro un sur les chaînes d'information en continu depuis hier. Les émissions du soir, les éditions de la nuit et les matinales en ont beaucoup parlé, y compris BFMTV, qui a recueilli hier soir les confessions de Jérôme Lavrilleux, directeur de cabinet de Jean-François Copé. Pourtant, la large couverture des tumultes de l'UMP sur les chaînes d'information en continu mais aussi dans la presse papier ne plaît pas à tous, y compris aux journalistes de ces mêmes chaînes.
Ce matin, Christophe Delay, le matinalier de BFMTV, a en effet refusé à trois reprises de présenter les Unes de la presse, toutes concernant l'affaire Bygmalion ou, pour certaines, la courte intervention de François Hollande hier soir. A 6h21, soupirant, le camarade de Pascale de la Tour du Pin s'est agacé de ces Unes "qui tournent autour du même thème". "Du coup, dois-je commenter ces Unes ?" a-t-il lâché, claquant sa main sur sa cuisse et quittant le plateau, laissant place au requiem de Mozart.
Une heure plus tard, à 7h20, après la diffusion d'un extrait de l'entretien accordé par Etienne Gernelle, directeur de la rédaction du Point qui publie aujourd'hui de nouvelles révélations, à Jean-Baptiste Boursier sur BFMTV, Christophe Delay a rejoué le même scénario. "Pour le reste de la presse, pour vous dire les choses, je n'ai pas eu envie de la commenter ce matin" a-t-il lancé, quittant à nouveau le plateau. A 8h20, nouvelle formulation mais même mise en scène : "Pour le reste de la presse, je me demande si je dois la commenter ce matin. Je ne suis pas certain...".
Ce n'est pas la première fois que Christophe Delay profite de la présentation des Unes de la presse dans la matinale de BFMTV pour pousser un coup de gueule. En octobre dernier, alors que Le Canard Enchaîné affirmait que François Hollande avait vivement critiqué les chaînes d'information en continu, le matinalier avait réglé ses comptes à l'antenne. "En même temps, tous ces gens-là, ils flinguent, mais ils viennent quand même chez nous, chez Ruth Elkrief, et assez régulièrement. C'est vrai qu'on peut reconnaître avec eux que c'était tellement mieux au temps de l'ORTF quand le conducteur du journal était visé par le ministre de l'Intérieur. Remarquez, pas sûr, si c'était le cas aujourd'hui, que ce soit raccord avec ce que souhaite le gouvernement" avait-il alors lâché.