Dirigée par une succession de dictatures militaires depuis 1962, la Birmanie montre des signes progressifs d'ouverture depuis l'élection de Thein Sein à la présidence de la République en mars 2011. Alors que les films hollywoodiens feront prochainement leur entrée dans les salles de cinéma du pays, les Birmans viennent de se voir octroyer une liberté considérée comme fondamentale par les régimes démocratiques : la liberté de la presse. Soumis à une censure draconienne depuis près de cinquante ans, les médias birmans devraient ainsi pouvoir éditer leurs publications librement sans avoir à avertir au préalable les autorités sur leur contenu.
Le département de l'enregistrement et de la surveillance de la presse (PSRD) "a autorisé les journaux dans la catégorie Politique et Religion à publier sans envoyer au préalable leurs brouillons", a indiqué le ministère sur son site internet. "La censure sur toutes les publications locales a été levée à dater du 20 août 2012", a-t-il précisé. Annoncée depuis plusieurs mois, cette abolition de la censure des médias, qui devait initialement entrer en vigueur au mois de juin, s'accompagnera d'une loi sur la presse.
Le texte de ce projet de loi n'a pas encore été révélé mais des journaux birmans auraient été consultés sur son contenu. Cette loi devrait préciser les droits et les devoirs des journalistes du pays en leur imposant un code de déontologie. Un Conseil de la presse devrait également être créée. Une avancée majeure pour la Birmanie classée parmi les pires pays du monde en matière de liberté de la presse. "C'est un grand jour pour tous les journalistes en Birmanie qui ont travaillé de si longues années sous d'odieuses restrictions", a estimé l'éditeur d'un hebdomadaire de Rangoun. "C'est un autre exemple encourageant des progrès que connaît le pays sous le gouvernement Thein Sein", a-t-il ajouté.