Hier, l'événement cinématographique était à Cannes. Le drame français "La vie d'Adèle", réalisé par Abdellatif Kechiche et porté par Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux, a reçu la Palme d'or lors du 66e festival de Cannes. Coïncidence, ce long métrage racontant l'histoire d'amour homosexuelle entre deux adolescentes a été primé le jour où les anti-mariage pour tous manifestaient à Paris. Une manifestation qu'a défendue Christine Boutin, présidente du Parti chrétien-démocrate et fervente opposante au mariage pour tous.
Ce midi, la femme politique était l'invitée des "Grandes Gueules" de RMC où elle a notamment été interrogée sur le festival de Cannes. Ainsi, pour elle, Dominique Strauss-Kahn a été "très fort" en montant les marches du Palais des festivals samedi, pour la projection de "Plein soleil". "Je trouve que c'est un beau petit pied de nez qu'il fait à tout le monde..." juge Christine Boutin. En revanche, bien qu'elle n'ait pas vu le film d'Abdellatif Kechiche, elle a d'ores et déjà son avis sur la Palme d'or choisie par Steven Spielberg et son jury.
"J'ai reçu ça de façon peut-être un peu primaire. Mais, franchement, le jour du 26 mai, la manif pour tous..." lâche-t-elle dans un soupir. "Vous ne dites pas que Spielberg l'a fait exprès, quand même ?" l'interroge alors l'animateur. "On se dit : 'Franchement, qu'est-ce qu'ils nous mettent dans la tête...' On ne peut pas voir un film, à la télévision, une série, sans qu'il y ait les gays qui s'expriment. Bon ben maintenant, c'est la Palme d'or... Bon ben, ça va quoi !" poursuit Christine Boutin.
"En même temps, c'est une réalité aussi. Et ce n'est pas un documentaire, c'est un film !" précise l'un des chroniqueurs de l'émission. "Non mais d'accord mais enfin, je veux dire, on est envahis. On ne peut plus, maintenant, avoir une histoire sans histoire gay. Je crois que, là aussi, il y a une espèce de saturation donc..." s'emporte Christine Boutin, tout en ajoutant "Moi, je ne sais pas quelle est la valeur artistique de ce film". Et si elle se refuse à parler de "décadence", la présidence du PCD assure que "dans tout excès, il y a une erreur". "Aujourd'hui, la mode, c'est les gays. Bon, très bien. On est envahis de gays !" conclut Christine Boutin.