L'affaire du documentaire de "Zone interdite" consacré à l'immigration clandestine prend une tournure judiciaire. Selon Télé Obs, le parquet a en effet ouvert une enquête préliminaire suite à la plainte déposée début octobre par trois clandestins camerounais apparaissant dans le reportage, pour "aide directe et indirecte à l'entrée et au séjour irrégulier, soumission à des conditions de travail et d'hébergement contraires à la dignité humaine, risques causés à autrui, omission de porter secours et escroquerie".
Les trois plaignants, âgés de 19 à 28 ans, accusent ainsi les journalistes qui les ont suivis de les avoir incités à faire le voyage en Europe en leur promettant "monts et merveilles". "Ils nous ont dit que tout le monde parlerait de notre histoire. Ils ont même pris en charge une partie du voyage. A notre arrivée à Paris, mi-juillet, ils nous ont abandonnés", avaient-ils notamment dénoncé au Nouvel Obs. Les trois hommes sont défendus par Me Jérémie Assous, un avocat bien connu du PAF, pour avoir notamment obtenu la requalification des contrats des candidats de télé-réalité en contrat de travail.
De leurs côtés, les journalistes mis en cause appartiennent à la société de production "Tony Comiti Productions", un important et respecté fournisseur de plusieurs magazines d'information. Interrogée par Le Nouvel Obs le mois dernier, la société a fermement démenti les accusations des clandestins évoquant "un chantage". Son patron, Tony Comiti, avait même affirmé que les trois hommes étaient "manipulés".
Diffusé dimanche dernier, le documentaire décrié a réalisé une audience décevante, ne réunissant que 2,2 millions de téléspectateurs en moyenne, soit 8% du public.