Ca ne va visiblement pas beaucoup mieux à CNews, ex-iTELE. Comme l'annonce Les Jours, les syndicats de Canal+ ont envoyé récemment un mail au Conseil supérieur de l'audiovisuel ainsi qu'au ministère du Travail afin de les alerter sur la situation sociale au sein de la chaîne info du groupe Canal+.
Depuis la grève qui a paralysé pendant un mois l'antenne de cette dernière à la fin 2016, l'ex-iTELE a dû faire face au départ de près d'une centaine de salariés. La direction de la chaîne info s'est engagée à plusieurs reprises devant les salariés restant et les pouvoirs publics à remplacer intégralement ces départs. En marge du lancement de CNews le 27 février dernier, Gérald Brice-Viret avait ainsi déjà annoncé l'embauche d'une vingtaine de nouveaux collaborateurs. Le directeur général des antennes du groupe Canal+ avait par ailleurs indiqué dans les médias son intention de bâtir à terme une chaîne de 160 salariés, dont près de 100 journalistes. "On va progressivement embaucher tous les gens qu'on s'est engagé à embaucher", avait-il notamment martelé sur RTL, précisant que "la montée en charge" s'étalerait jusqu'au mois de septembre prochain.
Un mois après ces déclarations, les syndicats tirent déjà la sonnette d'alarme. "Près de quatre mois après la signature du protocole d'accord de fin de conflit, nous constatons que la direction du groupe Canal+ n'a manifestement aucune intention d'en respecter les termes", s'inquiètent les représentants du personnel dans leur texte adressé au CSA et cité par Les Jours. Et ces derniers d'ajouter : "Aujourd'hui, nous avons le sentiment d'avoir été trompés et que vous l'avez été également". Selon nos confrères, alors que 74 CDI et 9 CDD ont quitté la chaîne, seuls respectivement quatre et cinq ont été signés pour l'instant par la direction de CNews.
Selon les syndicats, ce manque de ressources humaines affecte mécaniquement "la qualité de l'information" et conduit à un "fonctionnement impossible" de la chaîne. "Compte tenu de l'insuffisance des effectifs et malgré les efforts considérables demandés aux salariés en poste (doublement du temps de travail et du temps d'antenne pour les présentateurs notamment), la chaîne n'est à notre avis pas en mesure d'offrir un 'programme réactualisé en temps réel'", estiment les représentants du personnel, en référence à l'engagement pourtant gravé dans le marbre de la convention de CNews.
Il faut dire que depuis son lancement fin février, CNews est obligée de multiplier les rediffusions et les tout-en-images pour remplir son antenne. La chaîne info du groupe Canal+ n'hésite pas non plus à diffuser des images de "Punchline", et de "Langue de bois s'abstenir", deux magazines diffusés sur la grande soeur gratuite, C8.
Le CSA a répondu cette semaine par courrier au cri d'alarme des syndicats de Canal+. Selon nos informations, l'institution d'Olivier Schrameck les recevra demain à partir de 15h. Avant d'enfin taper du poing sur la table ?