Le mariage à trois pourrait ne pas durer. Dans une interview accordée au "Figaro" ce mardi, Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, a annoncé être prête à céder ses parts dans Salto, la plateforme de SVOD française lancée il y a un an par le groupe public, TF1 et M6, en cas de fusion de ses deux partenaires.
Interrogée sur une possible revente de ses parts de Salto, la dirigeante a expliqué : "Dans le contexte de fusion entre TF1 et M6, c'est une option afin de concentrer nos efforts sur france.tv, qui doit être le leader incontesté du streaming gratuit en France". Elle a rappelé sa volonté de construire une "grande plateforme numérique de l'audiovisuel public français". "Pour réussir sur le numérique, il faut massifier les offres. Partout en Europe, les grands médias font le choix de concentrer leurs investissements. Je plaide pour la création d'un grand portail commun à tout l'audiovisuel public, avec Arte, l'INA, France Médias Monde et Radio France. Nous aurons besoin d'une vision politique commune pour y arriver", a déclaré Delphine Ernotte.
Une volonté de s'éloigner de Salto qui contraste avec l'engouement de la présidente de France Télé lors du lancement de la plateforme. "Bravo et longue vie à Salto, la plus belle offre de création française conçue par l'équipe de France de l'audiovisuel. Bravo à toutes les équipes qui se sont mobilisées", avait-elle écrit le 15 octobre 2020 sur Twitter.
La patronne de France Télévisions a également réagi au projet de Marine Le Pen de privatiser le groupe audiovisuel public en cas d'accession à l'Elysée. "Les médias publics sont un bien commun. A France Télévisions, nos programmes touchent plus de 80% des Français chaque semaine. En un mot, nous sommes le média le plus populaire. Nous sommes le patrimoine culturel gratuit et commun de tous les Français", a souligné Delphine Ernotte. Et d'indiquer : "Nous rayer de la carte, c'est priver de nombreux Français de l'accès à la culture, à commencer par les plus modestes".