Y a-t-il de l'eau dans le gaz entre le président de la République et son Premier ministre ? Depuis plusieurs jours, certains s'interrogent, au vu d'éléments de langage divergents entre les deux hommes, au point d'évoquer un remaniement une fois la crise sanitaire du coronavirus COVID-19 passée. Ce jeudi, à la toute fin de la conférence de presse pour la présentation des détails du déconfinement progressif qui démarrera ce 11 mai, Edouard Philippe a été interrogé sur d'éventuelles tensions avec le président de la République. Une question à laquelle a répondu le Premier ministre, non sans tacler les journalistes.
"Je crois que je vais vous décevoir, enfin décevoir celui qui pose la question. Depuis trois ans qu'il m'a été donné de pouvoir travailler avec le président de la République en tant que chef du gouvernement, j'ai toujours pu dans nos relations constater et me réjouir d'une confiance, d'une fluidité qui, je crois, a peu de précédents. Et... voilà. C'est toujours le cas. Et j'espère que ce sera toujours le cas. Et je crois que ce sera toujours le cas", a ainsi rétorqué Edouard Philippe avant de s'agacer des articles et des questionnements autour de sa relation avec le chef de l'Etat.
"Permettez-moi de vous dire que, dans les moments que nous vivons, en plein dans une crise sanitaire d'une ampleur considérable, alors que des Françaises et des Français font un travail incroyable pour sauver leurs concitoyens, passer plus de deux secondes à écrire, à parler, à s'interroger sur ce genre de sujets me laisse très, très circonspect. Et je pense que nos concitoyens s'en contrefichent dans des proportions qu'à mon avis les journalistes politiques ne mesurent pas. Et je dois dire que, de ce point de vue là, je me sens très Français", a-t-il conclu avant de mettre fin à la conférence de presse, aux côtés d'un Olivier Véran amusé par la réponse. puremedias.com vous propose de découvrir cette séquence.
Déjà, le 28 avril dernier, lors de la présentation du plan de déconfinement devant l'Assemblée nationale, Edouard Philippe s'en était pris aux commentateurs de tous types. "J'ai été frappé depuis le début de cette crise par le nombre de commentateurs ayant une vision parfaitement claire de ce qu'il aurait fallu faire selon eux à chaque instant. La modernité les a souvent fait passer du café du commerce à certains plateaux de télévision", avait-il déclaré, soulignant qu'à ses yeux "les courbes d'audiences y gagnent ce que la convivialité des bistrots y perd et je ne crois pas que cela grandisse le débat public".