Les lecteurs de "La voix du Nord" devront se contenter d'extraits de citations. Ce vendredi, Emmanuel Macron a choisi d'officialiser sa candidature à un second mandat à la tête de la France par l'intermédiaire d'une lettre adressée aux Français et publiée dans la presse quotidienne régionale. Mais parmi les 55 titres que compte la métropole et l'outre-Mer, "La voix du Nord" a décidé de se distinguer en ne publiant que des citations issues de la fameuse lettre. Le tout sur une pleine page.
Un choix éditorial expliqué aux lecteurs dans un encadré intitulé : "Pourquoi nous ne publions pas la lettre intégralement" et repris sur les réseaux sociaux par le rédacteur en chef du quotidien nordiste Patrick Jankielewicz. "Emmanuel Macron candidat n'est pas Emmanuel Macron président", pose d'emblée le journaliste. Qui poursuit en ces termes : "Quand il s'exprime dans le cadre de la campagne, il le fait comme tous les autres candidats, qui ont pour la plupart annoncé leur intention dans des conférences de presse. Nous pouvions les questionner et leurs réponses ont été analysées, disséquées, avant d'atterrir dans nos pages".
Et le rédacteur en chef d'estimer : "Publier cette lettre aux Français in extenso dans notre journal serait établir un déséquilibre entre les candidats". "Nous ferons de même si d'autres candidats nous transmettent un tel texte", promet-il.
Dans son devoir d'information, "La voix du Nord" a néanmoins choisi de ne pas priver ses lecteurs de la lettre du président-candidat en la publiant intégralement... sur son site internet. Un QR Code est d'ailleurs publié dans l'édition du jour pour en faciliter l'accès.
Ce n'est pas la première fois que le journal se distingue de ses confrères : en 2018, le même Patrick Jankielewicz avait annoncé la fin des relectures d'interviews par les personnalités politiques ; une pratique devenue courante dans la presse écrite, sous pression des communicants. "Si certains des interviewés jouent le jeu en corrigeant à la marge des aspects techniques, la relecture est devenue un exercice de réécriture pour la plupart", déplorait le rédacteur en chef de "La voix du Nord' dans son éditorial.