Gérard Depardieu en roue libre ! En promotion pour son ouvrage "Monstre", dans lequel il recueille de courts chapitres sur sa vie personnelle, le comédien a accordé hier une longue interview au "Journal du dimanche". Au cours de cet entretien, après s'être lancé sur des réflexions philosophiques autour du silence, de la liberté et de la sexualité, le franco-russe a fait une fixette sur les journalistes, dénonçant leurs questions orientées et leur ton accusateur.
"Les questions des journalistes sont toujours d'ordre politique, y compris les vôtres. Il faut répondre de manière tranchée. J'ai décidé une bonne fois pour toutes : je ne réponds pas, je vis", a-t-il déclaré, avant de s'adresser à l'intervieweur du "JDD" qui l'a relancé : "Là, vous écrivez une ligne au lieu de poser une question. Je n'aime pas les journalistes car ils avancent leurs propos et déforment mes réponses. Ils devraient se contenter de retranscrire ce que je dis mot pour mot."
L'acteur a poursuivi qu'il se "méfiait des journalistes" comme il se "méfiait des flics". "Il y a eu beaucoup de grands journalistes, je pense notamment à Joseph Kessel, mais aujourd'hui tout le monde se prétend journaliste", a-t-il souligné, ajoutant : "Les journalistes ne sont plus des gens qui informent, mais des gens qui dénoncent. On est en garde à vue, avec eux !" Gérard Depardieu a ensuite pointé du doigt les réseaux sociaux où "un mot, une virgule suffit à vous faire condamner" : "Nous ne sommes pas loin de l'Inquisition. C'est déconcertant."
De plus, il a avoué avoir "plus ou moins d'affinités" avec les journalistes : "Je rends ce qu'on me donne. Je n'aime pas ceux qui ont peur de moi. Je les fuis." "Je considère que je ne suis pas là pour les cajoler. Je refuse de faire des pipes aux journalistes. Vous parlez bien de cette manière-là dans les rédactions de presse ? A 'Libération', ils parlent comme ça", assure le comédien qui a incarné Obélix au cinéma.
Interrogé sur son goût de la provocation, l'acteur a confié n'avoir "pas de codes" ou "de frontières", avant de s'en prendre de nouveau à son interlocuteur : "Là, vous n'écoutez plus, vous êtes déjà dans la question d'après". La question suivante qui concerne d'ailleurs l'affaire des harcèlements et des agressions sexuels du producteur Harvey Weinstein. "Juger est une profession pour juges et journalistes. Je la leur laisse. Je me tiens éloigné des dénonciations et des meutes", a-t-il répondu, précisant tout de même "détester les prédateurs dans tous les domaines."