Elle a incontestablement déchaîné les passions. L'année 2019 a permis de révéler au monde entier le nom de Greta Thunberg, cette jeune activiste de 16 ans devenue l'égérie de la lutte contre le réchauffement climatique. La jeune femme a été sélectionnée alors qu'elle était en finale avec cinq autres personnalités, dont Donald Trump, son opposante démocrate Nancy Pelosi, les manifestants pro-démocratie de Hong-Kong et la footballeuse américaine Megan Rapinoe.
Greta Thunberg succède aux journalistes considérés comme les gardiens de la vérité, dont Jamal Khashoggi. Ces dernières années, le titre de "personnalité de l'année", institué en 1927, a également été remis aux briseurs de silence de #MeToo (2017), à Donald Trump (2016), Angela Merkel (2015), aux combattants d'Ebola (2014), au pape François (2013) et à Barack Obama (2012). Cette année, le "Time" justifie son choix en mettant en avant l'influence considérable de Greta Thunberg sur la jeunesse. La Une du magazine est d'ailleurs barrée du titre "Le pouvoir de la jeunesse".
La désignation de Greta Thunberg n'a rien d'illogique tant la jeune femme a marqué l'année écoulée, s'invitant jusque dans les débats à l'Assemblée nationale, en France. Son nom avait commencé à émerger dès 2018 lorsqu'elle avait décidé de manifester seule pour le climat tous les vendredis devant le parlement suédois. Depuis, elle est devenue un symbole de la lutte contre le réchauffement climatique, capable de lever des foules. Cet été, Greta Thunberg avait fait sensation lorsqu'elle était intervenue à la tribune des Nations unies en dénonçant l'inaction des chefs d'État face au changement climatique, lançant en larmes : "How Dare You?" ("Comment osez-vous ?").