Le championnat de France de Ligue 1 a recommencé ce week-end. Canal+, qui a accompagné l'évènement footbalistique avec une publicité rendant un sympathique hommage à ses cameramen, a enregistré de bonnes audiences tout le week-end. Vendredi soir, le match d'ouverture Reims/PSG a rassemblé 1,1 million d'abonnés pour une part d'audience sur les abonnés de 27,4%. Hier soir, la deuxième partie du "Canal football Club" a rassemblé plus d'un millions de footeux (5,7 % de PDA).
Mais cette rentrée foot est marquée par les fortes tensions entre Canal+ et beIN sports, les deux diffuseurs du championnat. En effet, après un recours de beIN Sports, l'Autorité de la concurrence a annulé en juillet l'attribution à Canal+ des droits du Top 14 de rugby. Des tensions qui rendent difficile le travail des équipes des deux chaînes sur le terrain.
Dans un entretien publié sur le site du "Nouvel Observateur", Hervé Mathoux, l'animateur du "Canal Football Club", confirme que les dirigeants du PSG (qui, comme beIN, appartient au Qatar) ont interdit aux joueurs du club parisien de se rendre sur son plateau. "Les tensions avec le Paris Saint-Germain sont liées aux relations entre nos maisons mères", explique le journaliste, qui sent cependant que le vent est en train de tourner.
"Les dirigeants du club comprennent que la vitrine principale du PSG en France, c'est Canal+ : nous diffusons l'essentiel de leurs matchs et nous sommes très contents de valoriser ce club", ajoute Hervé Mathoux, en rappelant qu'il y a toujours eu des tensions entre les clubs et les diffuseurs. "D'une manière générale, nous avons toujours eu des tensions cycliques avec des clubs. Heureusement, ça tourne. C'est un milieu souvent à cran, qui remet chaque semaine son activité sur le gril. Joueurs ou dirigeants ne restent jamais très longtemps détendus".
Hervé Mathoux estime que les bonnes audiences de son magazine et sa liberté de ton, notamment celle de son chroniqueur phare Pierre Ménès, ont fait du "CFC" "la référence institutionnelle sur la Ligue 1". "Les invités savent que sur le plateau, on leur posera les questions que les gens se posent, qu'ils seront confrontés à une forme de contradiction, qu'aucun sujet ne sera évité. Mais nous ne sommes pas là non plus pour les déstabiliser ou les faire sortir de scène. L'immense majorité accepte le contrat. Le footballeur est parfois susceptible. Son champ d'expression préféré, c'est la pelouse, et non pas un plateau de télé, je comprends que cela puisse inquiéter", explique-t-il.
Hervé Mathoux profite de cette tribune pour tacler "le Club du Dimanche", l'émission de beIN Sports présentée par Alexandre Ruiz qui est diffusée frontalement. "La proximité du nom, de l'horaire et du studio d'enregistrement nous a un peu agacés. Mais nous ne sommes pas vraiment concurrents. Le "CFC" est une émission qui parle de tous les foots avec beaucoup d'images de la L1. Eux, c'est plutôt un immense talk-show avec un invité, souvent un ancien footballeur venu cachetonner", dénonce l'animateur.