Maïwenn prend la parole. Ce lundi soir à partir de 23h30 sur France 2, "Stupéfiant !" s'interroge sur l'apparition d'une nouvelle forme de "censure" dans le monde des arts dans le sillage de l'affaire Weinstein et de ses nombreux échos à travers le monde. Parmi les invités qui seront interrogés par Léa Salamé, la réalisatrice et actrice Maïwenn.
Dans un extrait dévoilé en avant-première, la journaliste rappelle que c'est la première fois que la réalisatrice de "Polisse" s'exprime publiquement sur la libération de la parole des femmes depuis la mise en cause du producteur américain Harvey Weinstein, devenu le symbole des dérives de certaines hommes de pouvoir, dans l'univers du cinéma, de la télévision mais aussi dans l'ensemble de la société.
Mais des voix discordantes se sont faites peu à peu entendre, comme avec ces 100 personnalités féminines qui ont signé une tribune remarquée dans le quotidien "Le Monde", pour revendiquer "une liberté d'importuner, indispensable à la liberté sexuelle". C'est dans ce contexte que Maïwenn prendra la parole ce soir sur France 2. "Vous m'avez dit non, puis vous m'avez dit : 'laissez-moi réfléchir', puis vous avez réfléchi, puis vous m'avez dit 'non' et puis vous m'avez appelée ce matin en me disant : 'en fait, j'ai un texte à lire'", a expliqué Léa Salamé en préambule de l'interview.
Maïwen a alors débuté la lecture de son texte. "Ecrire un film, écrire une lettre, écrire un SMS, employer des mots et des phrases qui ne veulent pas dire la même chose pour vous que pour moi. Je réclame le droit de panser mes plaies comme je le veux. (...) Je réclame le droit d'être draguée avec maladresse, insistance et d'appeler cela 'importuner' si je le veux", a-t-elle commencé par dire.
Maïwenn a ensuite fait référence de manière explicite à la polémique qui avait opposé en septembre Christine Angot à Sandrine Rousseau sur le plateau de l'émission "On n'est pas couché" sur France 2. "Je réclame qu'on ne juge pas une femme si elle a eu besoin d'écrire un livre sur son histoire de harcèlement sexuel. Je réclame le droit qu'on ne juge pas une femme qui pense qu'on doit se débrouiller seule après un viol. Nous ne sommes pas tous égaux dans la douleur et dans la résilience et nous n'avons pas la même capacité mentale ou physique de nous remettre de nos traumatismes", a estimé la réalisatrice.
"Ne jugeons pas des femmes intellectuelles qui prennent la parole et bousculent nos moeurs. Par pitié, arrêtons de nous juger les unes les autres", a-t-elle poursuivi, avant de s'interrompre en larmes et de demander à faire une pause. Lorsque les caméras se sont rallumées de nouveau, Maïwenn a pu aller jusqu'au bout de sa tribune. "Quelque chose d'historique est en train de se jouer, en ce moment, alors soyons unies. Chacun doit pouvoir souffrir de ce qu'il veut, comme il veut et quand il veut. On va y arriver", a-t-elle terminé dans un sourire. puremedias.com vous propose de découvrir cette séquence.
Outre Maïwen, Léa Salamé interviewera ce soir Marlène Schiappa, la secrétaire d'Etat "chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes", mais aussi Fabrice Eboué. Le magazine culturel France 2 consacrera par ailleurs un reportage à la polémique ayant entouré la republication des oeuvres antisémites de Louis-Ferdinand Céline ainsi qu'un autre sur la polémique créée par le "blackface" d'Antoine Griezmann.