L'émotion est forcément au rendez-vous lors de grands rassemblements sportifs, et sans doute encore un peu plus lors des Jeux olympiques. Victoire ou défaite, déception ou surprise, les athlètes travaillent plusieurs années pour atteindre le meilleur résultat possible, et l'échec ou la réussite sont parfois difficiles à gérer sur le moment. Et les choses ne s'arrangent pas quand des problèmes personnels s'invitent à l'événement.
C'est ce qu'a pu constater la journaliste Christin Cooper, l'une des envoyées spéciales de la chaîne américaine NBC à Sotchi, où se déroulent actuellement les Jeux olympiques d'hiver. Pourtant, tout avait plutôt bien commencé hier quand l'Américain Bode Miller s'était imposé en troisième position du super G, terminant à 53 centièmes de seconde du Norvégien Kjetil Jansrud. Il a donc reçu une médaille de bronze, tout comme le Canadien Jan Hudec, qui a signé le même temps que lui.
Ce fut donc un beau moment pour les fans de sport américains et pour le skieur, qui a eu du mal à contenir son émotion à l'arrivée. Mais les questions de Christin Cooper n'ont rien arrangé. En effet, la journaliste a immédiatement demandé au skieur ce qui lui passait par la tête, étant donné son émotion évidente. "Je pense à plein de choses, évidemment. Ca a été un long combat pour arriver ici, et ça a été une année difficile", a reconnu Bode Miller.
Car en avril 2013, le skieur a perdu son frère Chelone, décédé à 29 ans d'une crise d'épilepsie. Chelone était lui aussi un fan des sports de glisse et était bien parti pour se qualifier pour les JO de Sotchi en boardercross. Un drame pour Bode Miller, dont la femme avait déjà fait une fausse couche quelques mois plus tôt, et qui s'était blessé au genou quelques mois plus tôt, le forçant à tirer un trait sur sa saison.
Ce sont sans doute tous ces événements qui sont revenus à l'esprit du jeune homme quand Christin Cooper a interrogé Bode Miller sur le fait qu'il avait prévu de participer aux JO avec son frère. Des questions qui ont ému le skieur à tel point qu'il n'a plus été en mesure de répondre et qu'il a simplement baissé la tête pour pleurer. Sur les réseaux sociaux, beaucoup s'en sont pris à la journaliste, qui n'auraient pas dû, selon eux, l'interroger de la sorte. Mais Bode Miller a rapidement pris la parole sur Twitter pour la défendre. "J'apprécie le fait que tout le monde me soutienne. Mais soyez gentils avec Christin Cooper, l'émotion était très intense et ce n'était pas entièrement de sa faute", a ainsi tweeté le skieur. "Mes émotions étaient à fleur de peau, elle a posé les questions que n'importe quel journaliste aurait posées, insister fait partie du métier, elle n'avait pas l'intention de me faire de la peine", a-t-il ajouté.