Vincent Bolloré une nouvelle fois débouté. Comme le rapporte l'AFP, le groupe Bolloré, qui attaquait en diffamation le site Bastamag pour un article sur les rachats massifs de terres en Afrique par des multinationales, a été débouté jeudi par la cour d'appel de Paris. Cette dernière a ainsi confirmé le jugement de première instance.
Le litige portait sur un article de Bastamag, paru en octobre 2012 et intitulé "Bolloré, Crédit agricole, Louis Dreyfus : ces groupes français, champions de l'accaparement de terres" avec en surtitre : "Pillage ?". Le texte s'interrogeait sur l'apparition d'un "néocolonialisme" se concrétisant par des achats de terres massifs par des multinationales, en Afrique notamment, un continent où le groupe Bolloré est très présent.
Bastamag n'était pas la seule personnalité poursuivie lors de ce procès puisque le cofondateur du site "Rue89", Pierre Haski, une journaliste retraitée spécialiste du développement durable, ainsi qu'un ancien instituteur et un ébéniste, l'étaient également. Tous avaient partagé l'article sous différentes formes. Dans son arrêt, la cour d'appel a retenu l'argument de la "bonne foi", comme le tribunal de première instance. "C'est une victoire importante pour la liberté de la presse, pour les ONG qui travaillent sur l'accaparement des terres. Nous allons continuer à enquêter sur les pratiques des multinationales", a déclaré à l'AFP Ivan du Roy, rédacteur en chef de Bastamag.
Ce n'est pas la seule procédure en diffamation engagée récemment par Vincent Bolloré. L'année dernière, l'homme d'affaires breton a ainsi déposé une plainte en diffamation contre France Télévisions et plusieurs de ses salariés après la rediffusion d'un reportage qui lui était consacré.
Dans cette enquête à laquelle le tycoon d'Ergué-Gabéric avait refusé de participer, le journaliste Tristan Waleckx abordait les activités au Cameroun du groupe Bolloré. Il évoquait notamment le cas d'une entreprise camerounaise d'huile de palme, la Socapalm, dont le groupe Bolloré est actionnaire, et qui a recours à des travailleurs mineurs. Niant le recours à cette main d'oeuvre, Vincent Bolloré avait par la suite accusé la chaîne publique de bidonnage.