Encore trois jours de patience. Vendredi, les spectateurs chinois pourront découvrir dans les salles obscures le dernier film de Luc Besson, "Valérian et la Cité des mille planètes". Film le plus cher de l'histoire du cinéma européen, le long-métrage a été mis en boîte pour près de 200 millions d'euros, un record pour un film financé par un studio indépendant. Mais à l'international, le public ne s'est pas montré particulièrement enthousiaste.
Sorti en premier aux Etats-Unis, "Valérian" n'a pas séduit, et ne franchira sans doute pas la barre des 40 millions de dollars de recettes - dont une moitié terminera dans la poche des exploitants de salles, rappelons-le. Seule la France soutient réellement le projet, avec plus de 3,0 millions de spectateurs en trois semaines. Mais, produit pour cinq fois moins cher, le précédent film du réalisateur, "Lucy", pointait à 3,7 millions d'entrées au même point.
A ce stade, "Valérian" n'a généré que 130 millions de dollars à l'international, selon "Variety", et seuls quatre pays n'ont pas encore eu la chance de découvrir le film : l'Espagne, l'Italie, la Corée du Sud et la Chine. L'accueil qui sera réservé par les Chinois au long-métrage est un gros point d'interrogation.
Co-financé par Fundamental, distributeur du film en Chine, "Valérian" est attendu sur un nombre d'écrans compris entre 5.000 et 7.000, et pourrait connaître le même sort que des flops hollywoodiens sauvés par l'accueil chinois, comme "Warcraft" ou "Terminator : Genysis". Mais selon le magazine spécialisé, même si les Chinois répondent présent, "Valérian" devrait toutefois avoir du mal à atteindre l'équilibre, que des professionnels estiment à 400 millions de dollars de recettes.
Heureusement pour Luc Besson, ce n'est pas EuropaCorp qui souffrira seul de ces pertes. Le studio avait fait appel à de nombreux investisseurs pour co-financer le film, et avait vendu les droits du long-métrage à des distributeurs étrangers. Mais selon "Variety", la société pourrait perdre au moins 20 millions de dollars sur ce projet, après avoir déjà signé plusieurs flops ces derniers temps, comme "Miss Sloane" et "The Circle". Par ailleurs, si la Chine ne surprend pas en bien, Luc Besson pourra mettre de côté les deux suites qu'il prépare déjà pour "Valérian"...