Une opération pour s'offrir Lagardère. Ce mardi matin, dans un communiqué, Vivendi a annoncé entrer en négociations exclusives avec le groupe IMI, filiale de CMI, entreprise dirigée par le milliardaire Daniel Kretinsky, pour la cession de 100% du capital d'Editis. Après avoir reçu plusieurs offres pour la cession de l'intégralité de la maison d'édition, le groupe de Vincent Bolloré a opté pour l'homme d'affaires tchèque, qui détient des parts en France au sein du groupe Le Monde et possède plusieurs journaux comme "Marianne" et "Elle".
Cette opération, qui doit encore être acceptée par la Commission européenne et qui fera l'objet des procédures d'information-consultation des instances représentatives du personnel concernées, intervient quelques jours après l'opposition "à titre préliminaire" de la Commission européenne concernant l'OPA de Vivendi sur le groupe Lagardère. Bruxelles avait estimé que ce rapprochement n'était "pas compatible avec le marché intérieur et le bon fonctionnement de l'accord sur l'espace économique européen", avait indiqué un document signé par Margrethe Vestager, la Commissaire européenne à la concurrence.
Ainsi, ce qui coinçait était la formation potentielle d'un acteur puissant sur les marchés de l'édition, puisqu'en mettant la main sur le portefeuille Lagardère, le groupe de Vincent Bolloré récupérerait Hachette, le leader français de l'édition. En cédant Editis, Vivendi pourrait déjà s'enlever une épine du pied.
Toutefois, Bruxelles a pointé un risque également de trop grande concentration dans le secteur des magazines people. Le groupe pourrait avoir dans son giron "Paris Match", en plus de "Gala" et "Voici". Selon "Marianne", si vente il devait y avoir, Vincent Bolloré préférait conserver "Paris Match" et se séparer de ses deux titres de presse people.